Retrouvez toute l'information économique de proximité

DERRIÈRE LES MAIGRES PALISSADES, L’ANGOISSE DES COMMERÇANTS ET DES EMPLOYÉS DU CENTRE-VILLE

Même une pharmacie a fait l’objet de destruction.

Bien souvent sous couvert de l’anonymat (de peur de représailles), les commerçants n’hésitent pas à dire leur effroi. « On craint de faire l’objet de vandalisme, mais on craint surtout pour nos salariés », précise un professionnel de l’immobilier. « Un samedi, notre employée était toute seule dans notre agence. On lui a demandé de partir au plus vite. » Même angoisse chez un autre. « Malgré nos palissades en bois, des ultras sont entrés dans nos bureaux. Ils ont sorti les imprimantes, machines et ils ont fait un grand feu. » 

ON A PRÉVU UN PLAN D’ÉVACUATION  EN CAS D’ATTAQUE», EXPLIQUE UN GÉRANT D’HÔTEL.

Attaqué à deux reprises, le spécialiste de l’immobilier compte quitter le centre-ville. « Les manifestations rennaises sont de plus en plus violentes depuis maintenant quelques années », convient-il. « Les autorités laissent faire impunément. Je me demande si je vais payer ma taxe foncière ! On doit assurer notre sécurité. » Non loin, dans une banque, une jeune femme dit son anxiété. « Je travaille la peur au ventre. La dernière fois, j’entendais frapper sur les palissades. Heureusement, elles ont résisté face aux casseurs. » 

Ouvrant dans le noir, derrière les grands panneaux, de nombreux salariés d’ établissements financiers et d’agences immobilières sont fatigués. « Beaucoup s’interrogent sur leur métier », argumente un directeur. À deux pas de là, une commerçante pleure toutes les larmes de son corps. « Mon chiffre d’affaires est en baisse. Je ne sais pas comment je vais faire pour payer mes traites. » Son inquiétude est encore plus vive encore pour sa vitrine. « Le coût de la destruction est de l’ordre de 6000 euros. Comment vais-je avancer l’argent ? » 

Mais tout est aussi grave est l’image de la ville. « Sur les trois premiers mois, dans la capitale bretonne, on a ressenti une baisse de remplissage des locations de courte durée par rapport à l’année dernière », explique Léa, une spécialiste de l’immobilier. « Il y a beaucoup moins de touristes qui ont peur des grèves et des casseurs. » 

 

Infos + : beaucoup de commerçants ne désirent pas s’exprimer ouvertement. Ils ne veulent pas subir de vengeances. Ce qui en dit long sur l’état psychique des gérants de magasins. 

Les commentaires sont fermés.