Retrouvez toute l'information économique de proximité

VTC : « ON NE SAIT MÊME PAS COMBIEN NOUS SOMMES À RENNES »

Ce 10 juin, entre 7 heures et 9 heures, les embouteillages étaient pires que d’habitude place de Bretagne. En cause : la grogne des chauffeurs VTC qui bloquaient les accès.

Révéler la précarité du métier. Le mot d’ordre était clair ce matin à Rennes, mais également dans plusieurs grandes villes de France. « Le mépris est devenu la norme », dénonçaient les chauffeurs VTC affiliés aux plateformes Uber et Bolt. « Le métier est aujourd’hui plus que compliqué. Tant financièrement que socialement », martèle Turan Aksoy, président de l’association Roazhon VTC. « Nous ne savons même pas combien nous sommes à travailler à Rennes ! Trop, c’est sûr », précise-t-il pendant que ses confères bloquent les accès, occasionnant un embouteillage monstre entre la place de Bretagne et République.

« Nous demandons un gel immédiat des examens VTC et la mise en place d’un moratoire sur l’accès à la profession », expliquent les chauffeurs qui dénoncent une embauche démesurée de la part des plateformes. « Nous exigeons aussi de savoir qui travaille, et où » ajoutent-ils, en précisant « Des seuils tarifaires sains et viables ainsi que des mesures concrètes garantissant notre sécurité doivent être mis en place. »

A Rennes, Turan Aksoy insiste : « Du côté de la mairie, nous avons demandé une entrevue à plusieurs reprises. Nous souhaitons notamment d’avoir des arrêts-minute réservés à la gare, afin de pouvoir prendre nos clients.« Aucune réponse ne leur a été apportée à ce sujet.

Les chauffeurs indépendants se désolidarisent et se rallient aux taxis

A Rennes, tous les chauffeurs ne voient pas la grogne du même oeil. Contrairement aux idées reçues, les VTC ne sont pas tous des Uber. « Les chauffeurs VTC indépendants ne se reconnaissent pas dans ces revendications. Elles sont portées exclusivement par un syndicat représentant les chauffeurs d’application, qui exercent leur activité via des plateformes numériques, dans une logique de dépendance économique et souvent en marge du cadre légal », explique un chauffeur VTC indépendant rennais.

Effectivement, le métier de VTC est lié à celui de chauffeur privé et donc à une tarification libre. Les revendications portant sur les baisses de tarifs imposés par les plateforme ne les concernent pas.
« Il est important de rappeler que plus de 80 % de ces chauffeurs de plateforme ne respectent pas les obligations réglementaires propres à la profession (absence de carte VTC, irrégularités administratives, voire travail dissimulé). Leur activité génère une concurrence déloyale, tant envers les véritables VTC que vis-à-vis des taxis, qui, eux, sont soumis à un encadrement strict et réglementé », pointent les chauffeurs indépendants.

 

Les commentaires sont fermés.