VERS UNE DÉROGATION À LA RÉGLEMENTATION DES ESPÈCES PROTÉGÉES POUR LA RÉNOVATION THERMIQUE DU CAMPUS

L’Université de Rennes 1 poursuit son engagement en faveur de la transition écologique avec la rénovation thermique de seize bâtiments sur son campus de Beaulieu. Ce projet, inscrit dans le programme « Rennes Campus 2030 », vise à améliorer leur performance énergétique. Un investissement global de 450 millions d’euros, en partie financé par le plan France Relance, est mobilisé pour cette opération qui concerne 300 000 m² de locaux.

Mais quid de la biodiversité ? Le 19 juillet 2024, Rennes 1 a déposé une demande de dérogation relative aux espèces protégées auprès de la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Cette démarche était essentielle, au regard de présence de nids d’oiseaux et de gîtes de chauves-souris dans les bâtiments à rénover. Mais selon les conclusions du cabinet Inddigo rendues cet été,  la mise en œuvre de mesures permettra de «limiter significativement les incidences sur le milieu naturel et sur les espèces protégées en particulier. » Environ 150 nichoirs pour les martinets noirs seront ainsi posés sur les édifices rénovés pour remplacer les habitats détruits. 25 gîtes pour les chauves-souris (chiroptères) seront installés, dont 5 sur des arbres à proximité. Enfin 3 nichoirs pour les rougequeues noirs, 6 pour les Mésanges charbonnières, et 3 pour les grimpereaux des jardins seront également aménagés sur les bâtiments et les arbres voisins.

 LA RÉALISATION DU PROJET PROPOSE DES SOLUTIONS PROPICES AU MAINTIEN DANS UN ÉTAT DE CONSERVATION FAVORABLE DES POPULATIONS DES ESPÈCES PROTÉGÉES », EXPLIQUE LE CABINET INDDIGO, SPÉCIALISÉ EN DÉVELOPPEMENT DURABLE.

L’avis du chef de l’unité de biodiversité de la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer) vient conforter cette approche. « Sous réserve du respect des dispositifs, ce projet ne devrait pas nuire au bon état de conservation des espèces susceptibles d’être impactées. Il pourrait s’avérer bénéfique à terme pour les espèces identifiées, conduisant ainsi à générer un gain écologique, comme l’envisage la loi « biodiversité » de 2016. Les conditions nécessaires à la délivrance d’une dérogation sont réunies, compte tenu des mesures prises pour éviter, réduire, compenser et accompagner les impacts. »

Au-delà de la protection de la nature, la rénovation du campus de Beaulieu s’inscrit dans une démarche plus large de neutralité carbone. Les travaux devraient permettre de réduire de 75 % les déperditions thermiques des bâtiments. La modernisation, qui se déroulera en site occupé, posera des défis logistiques importants, notamment pour les laboratoires équipés de matériel spécifique. Mais les porteurs du projet l’assurent, cette rénovation sera un exemple de transformation durable. Elle devrait montrer que Rennes 1 est à l’avant-garde de la lutte pour un avenir plus vert.

Infos + : La DDTM a sollicité le Comité scientifique régional du Patrimoine naturel (CSRPN) pour avis.