Retrouvez toute l'information économique de proximité

Vandalisme en pleine nuit : « depuis, je suis dans l’angoisse”

Dans la nuit de lundi à mardi, la quiétude de la rue Saint-Georges a volé en éclats. La galerie d’art de Paul Wable, installée depuis cinq ans dans cette artère emblématique du centre-ville, a été la cible d’une violente tentative d’effraction. « Je suis le deuxième dans la rue à subir un tel dommage », raconte-t-il. Comme pour la librairie Le Failler, quelques semaines plus tôt, les dégâts sont importants, mais c’est surtout l’ambiance qui change pour les commerçants du quartier.

C’EST LA MÊME TECHNIQUE, MÊME MÉTHODE, AVEC UNE BARRE EN FER. »

Les faits se sont déroulés en pleine nuit. « Heureusement, un voisin est intervenu, en entendant le bruit », explique Paul Wable. Prévenue, la police est arrivée rapidement. Sur place, elle a retrouvé une barre de fer, comme à la librairie. « Les deux fois, la barre avait du sang dessus. À chaque fois, l’individu s’est coupé », glisse-t-il. Mais derrière la plaisanterie de façade, l’angoisse est bien réelle. « Je me dis que cela peut à nouveau arriver n’importe quand. »

Comme beaucoup, Paul pointe le manque de sécurité. « Il n’y a pas de caméras dans la ville, les gens peuvent faire ce qu’ils veulent. C’est un peu inquiétant. » Paradoxalement, l’événement a aussi déclenché à son égard un élan de solidarité. « Des gens sont venus me soutenir. D’autres me racontent qu’eux aussi font face à la violence, à la délinquance. C’est affolant. »

Ce qui frappe le plus Paul Wable, c’est l’absurdité du geste. « Je suis propriétaire d’une petite boutique. Il n’y a pas d’or, pas d’argent. Il n’y a rien », insiste-t-il. Dans sa galerie, les clients trouvent de la peinture, de la sculpture, des bijoux, du moulage, de l’art sacré. « Je suis spécialisé dans les patines à l’ancienne. Il y a plein de choses différentes dans mon échoppe, c’est ce qui plaît. Mais à mon avis, on ne casse pas une vitrine pour piquer une paire de boucles d’oreilles ou une petite sculpture. Leur but, c’était sûrement de briser la vitre, entrer et chercher la caisse. »

Au-delà du choc, il y a le coût. Et là encore, la pilule est difficile à avaler. « Ça va me coûter des sous. Je vais devoir payer la franchise », souffle-t-il. « Je vais en avoir pour 500 euros de ma poche. » Aujourd’hui, la galerie reste ouverte malgré les dégâts. « Ma vitrine est en deux. La grande porte est cassée. Je l’ai fermée avec un panneau en bois. Je suis maintenant dans le noir, comme l’ont été beaucoup de commerçants lors des dernières manifestations. Cela prouve que ce type de vandalisme peut toucher n’importe qui. » Derrière le sourire fatigué du galeriste reste cette phrase, simple et directe: « C’est décourageant. »

Les commentaires sont fermés.