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USINE DE VALORISATION : RUTHS CONTRE-ATTAQUE

Il y a quelques années, l’entreprise italienne Ruths prend en charge la modernisation de l’Unité de Valorisation énergétique (UVE) de Villejean. À la demande de Rennes métropole, elle commence les opérations. En 2023, elle a déjà effectué 80 % des travaux. Mais  cette année-là, l’agglomération remet en cause la conformité des chaudières aux normes européennes. Elle interrompt le chantier jusqu’à ce qu’un expert nommé par le tribunal administratif donne raison aux Transalpins.

SI L’ON NE RÉPOND PAS, RENNES MÉTROPOLE FERA SES COMMUNIQUÉS SANS AUCUN CONTRADICTOIRE », EXPLIQUE LA DIRECTION DE RUTHS

Plutôt que de reprendre la collaboration avec l’entreprise transalpine, Rennes Métropole choisit de faire appel à Est Industries Sentis, filiale du groupe japonais Hitachi, pour remplacer les chaudières existantes. Une décision qui suscite depuis l’incompréhension de Ruths. « Nous avons l’aval de l’expert judiciaire et de notre organisme certificateur INAIL, mais Rennes Métropole a préféré s’appuyer sur ses consultants, Veolia, Apave et Bureau Veritas », regrette la société italienne.

Depuis quelques jours, l’affaire a rebondi dans les médias. « Pour confier l’entièreté du chantier à son nouveau prestataire, Rennes métropole a décidé de résilier notre contrat », indique Ruths. « Elle nous reproche des microtravaux qui devaient être terminés à la fin du chantier . Par-là même occasion, elle nous demande de couvrir les coûts des modifications apportées par Est Industries, évaluées à 20 millions d’euros, ainsi que le traitement des déchets vers d’autres sites. Nous avons une véritable épée de Damoclès au-dessus de notre tête .»

Dans ce conflit, les Italiens jouent gros. « Nous nous battons pour notre survie. Si nous perdons, nous disparaissons. » Pour l’heure, un expert étudie les préjudices et les implications de chacune des parties. « D’ici à la fin mars, un rapport clair, je l’espère, dira qui a raison et combien cela coûte ! Nous escomptons faire reconnaître notre irresponsabilité, indemniser notre préjudice moral et obtenir le remboursement de nos frais engagés pour prouver notre bonne foi. Nous avons partout en Europe, des exemples de réussite, sauf à Rennes. » Le bras de fer se poursuit.

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