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Trois raisons pour lesquelles la crypto est partie pour durer

Les cryptomonnaies existent vraiment depuis 2009, année où un mystérieux Satoshi Nakamoto a lancé Bitcoin et sa crypto, le BTC. Cette monnaie numérique fonctionnait sans banque centrale, ce qui constituait une première dans l’histoire monétaire. Plus de quinze ans plus tard, des millions d’Européens placent leurs économies dans ces actifs. Certaines banques, à l’image de la Société Générale, ont leur cryptomonnaie… après avoir été de farouches opposants à ces devises numériques. Ce n’est clairement plus une expérience marginale, mais bien une technologie amenée à rester durablement dans notre quotidien.

1. Les cryptomonnaies permettent de transférer plus librement des fonds

Qu’est-ce qu’une cryptomonnaie exactement ? C’est tout simplement une monnaie qui existe uniquement sur Internet, sans pièces ni billets. Sous le capot, une crypto fonctionne grâce à ce qu’on appelle la “blockchain” : un grand registre partagé entre des milliers d’ordinateurs qui enregistre toutes les transactions. Imaginez un livre de comptes que tout le monde peut consulter… mais que personne ne peut falsifier.

Bitcoin (BTC) fut la première, mais aujourd’hui il en existe des milliers, chacune avec ses particularités. Dans cette famille des cryptomonnaies, les stablecoins occupent une place particulière.

Ce terme anglais désigne des cryptos dont la valeur reste stable, puisqu’elles sont adossées à une monnaie traditionnelle. Ainsi, un USDT (Tether) et un USDC (Circle) sont taillés pour valoir un dollar américain, un EURC pour refléter un euro. En clair, vous avez les avantages de la crypto (rapidité, faibles coûts) sans l’inconvénient de la volatilité qui fait que Bitcoin peut gagner ou perdre 10% en une journée.

Comme toujours, c’est le secteur du divertissement qui sert volontiers de laboratoire à la tech. Pas d’exception avec les stablecoins, puisque les casinos en ligne par exemple, ont été d’entrée de jeu de grands utilisateurs de l’USDT. Pour ceux qui ne connaissent pas, ces plateformes sont gérées par des opérateurs européens, pour la plupart licenciés et domiciliés au Royaume-Uni et à Malte.

Le choix d’adopter le BTC et l’USDT comme devise de dépôt et de retrait a été logique. Les frictions continuelles avec les banques traditionnelles étaient devenues difficilement gérables : les joueurs voyaient leurs dépôts d’argent par carte (et leurs retraits de gains) questionnés, ralentis, voire bloqués… Avec les cryptos, plus de cela, les transactions avec  le meilleur casino bitcoin se font en quelques minutes et avec des frais minimes.

Sans surprise, proposer les transactions en crypto est devenu un standard dans l’industrie du iGaming (vocable désignant les jeux d’argent). En bon détenteur de cryptos, vous aurez toutefois besoin d’un portefeuille numérique pour les stocker et les bouger, à l’image du très populaire Metamask ou de Trust Wallet.

2. La tokénisation transforme les actions et obligations en jetons numériques

La tokénisation : retenez le terme car cette innovation va profondément changer les rouages sous-jacents de la finance mondiale. Lorsqu’on “tokénise”, on transforme un actif financier conventionnel (une action Renault, une obligation d’État) en un jeton numérique sur une blockchain.

Au lieu de détenir votre action sous forme d’une ligne dans votre compte-titres chez votre banque, vous possédez donc un “token” (jeton en anglais) qui représente cette même action. Aujourd’hui, on tokénise beaucoup de choses en finance : l’or, les actions, les parts de fonds de placement, l’immobilier même ! 

Si la transformation sera en vrai peu visible pour les investisseurs particuliers, elle bouleverse en revanche les rouages clés de la Bourse. Le principal changement concerne le délai de règlement-livraison. Quand vous achetez une action aujourd’hui sur Euronext Paris, la transaction s’affiche immédiatement sur votre écran, mais l’échange réel de l’argent contre le titre prend deux jours ouvrés. Pendant ce délai, il existe un risque que l’une des parties ne respecte pas son engagement.

La Bourse de Francfort a lancé en septembre 2024 une plateforme révolutionnaire baptisée 21X. Cette bourse blockchain permet d’acheter et vendre des actions tokenisées avec un règlement en deux secondes au lieu de deux jours.

Comment ? Grâce aux fameux smart contracts (contrats automatiques) : l’échange est “atomique”, soit il se fait entièrement, soit il ne se fait pas du tout. Impossible d’avoir l’argent sans livrer le titre. En clair, cela permet d’économiser 50% des coûts selon 21X, car plus besoin de toutes ces chambres de compensation et autres intermédiaires qui gèrent habituellement ces risques.

À Prague, le CSD (dépositaire central de titres) permet depuis novembre 2024 aux PME tchèques d’émettre des obligations directement aux investisseurs, sans passer par les circuits bancaires. L’Europe construit méthodiquement cette nouvelle infrastructure grâce au régime DLT Pilot, un cadre réglementaire entré en vigueur en mars 2023 qui autorise ces expérimentations contrôlées.

3. Bitcoin et les cryptos deviennent un placement financier aussi légitime que l’or

Bitcoin, un or numérique ? On en est encore un peu loin. Toutefois, cette première cryptomonnaie créée en 2009, attire désormais l’attention des institutions financières traditionnelles.

L’indicateur le plus concret de ce changement ? Parce que BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde (celui qui gère les fonds de pension de millions d’Européens), propose désormais d’investir dans Bitcoin via ce qu’on appelle un ETF Bitcoin.

Un ETF (pour “exchange-traded fund”), c’est un fonds de placement dont les parts sont échangées en Bourse. En détenant des parts du fonds, vous détenez une part de ses actifs. Ici, les actifs sont des bitcoins sonnants et trébuchants, sous la garde d’un dépositaire sécurisé. 

Concrètement, au lieu d’acheter du Bitcoin directement sur une plateforme crypto (ce qui peut être technique et risqué), vous achetez donc des parts d’un fonds qui détient du Bitcoin pour vous. L’ETF Bitcoin de BlackRock gère déjà plus de 80 de milliards d’euros, preuve que les investisseurs institutionnels considèrent maintenant Bitcoin comme un actif sérieux.

Ce mouvement d’institutionnalisation s’accélère. Des entreprises américaines comme MicroStrategy (récemment rebaptisée Strategy) utilisent leur trésorerie d’entreprise pour acheter des bitcoins, transformant leur action en Bourse en un moyen indirect d’investir dans la crypto.

Conclusion

Enfin, un consortium de dix grandes banques mondiales incluant BNP Paribas, Goldman Sachs et Deutsche Bank travaille sur un projet de stablecoin commun. Ces banques “systémiquement importantes” (dont la faillite pourrait faire s’effondrer le système financier) reconnaissent que la technologie blockchain peut améliorer les paiements internationaux.

Ne soyez donc pas surpris si d’ici peu, votre conseiller bancaire à la caisse régionale vous propose d’allouer 5% de votre épargne en Bitcoin, au même titre qu’il vous suggère aujourd’hui de diversifier entre actions et obligations.



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