RENAN BEGUERET, RESTAURATEUR : NOS POLITIQUES SONT À CÔTÉ DE LA PLAQUE !
« Le moral est bon », explique Renan Begueret, propriétaire du restaurant Les Halles Saint-Grégoire. « En revanche devant tant « d’incohérences et de dogmatisme des politiques », il est en colère, très en colère. « L’État nous demande de nous réinventer ! Mais tout le monde se terre dans sa tanière. Il n’y a pas de marché. Nous encourager à devenir traiteur ou spécialiste de la restauration rapide d’un coup de baguette magique, c’est être à côté de la plaque. Les gens viennent dans nos restaurants pour passer un moment de convivialité, profiter de la décoration, de la qualité de l’accueil et de la restauration. Ce n’est pas autre chose ! »
Autant mourir du Covid en prison
Comme ses confrères, Renan Begueret redoute la révolte. « J’ai peur de la désobéissance de nos pairs ! On risque de voir fleurir des restaurants clandestins…Certains vont se dire : autant mourir du Covid en prison que de mourir à petits feux. On n’est pas loin d’un climat insurrectionnel. » Renan Bégueret regrette » l’inertie des services de l’État » dirigés par des « énarques incapables de faire la différence entre un compte d’exploitation et un bilan ». Il dénonce aussi un pays « ankylosé par sa bureaucratie ». « Rien ne peut bouger dans un tel contexte », assure-t-il. « Nous avons aujourd’hui à l’Élysée des conseillers d’Emmanuel Macron qui étaient eux-mêmes conseillers de Jacques Chirac. Nous ne pouvons pas réformer un pays dans ces conditions… »
Bien sûr, Renan Begueret est attristé par tous les décès du Covid. « Mais, ajoute-t-il, on ne peut pas massacrer un pays. Il y aura d’autres morts qui ne mourront pas de cette maladie, mais qui mourront de la crise. Une restauratrice du Morbihan vient de se suicider. Un jour, nos politiques devront comprendre que les travailleurs indépendants, les entrepreneurs ne touchent pas d’indemnités de Pôle Emploi…Imaginons un instant que, pendant un mois, aucun salarié ne soit indemnisé du chômage, aucun fonctionnaire ne perçoive son traitement et aucun retraité ne reçoive sa pension, nous aurions quinze millions de personnes dans la rue ! Le problème des commerçants et des chefs d’entreprise, c’est qu’ils n’ont pas la culture de la manifestation. »
Au quotidien, Renan Begueret se bat pour faire vivre son établissement. Il propose une petite restauration en vente à emporter du lundi au samedi. « Avec mon épouse, on s’y colle avec l’aide d’un cuisinier », confie-t-il. « Nous avons voulu conserver un lien avec nos clients. Mais notre activité est marginale. Je comprends celles et ceux qui ont souhaité fermer leur établissement. » En temps normal, il aurait réalisé un bon chiffre d’affaires. « Novembre et décembre sont des mois de grande convivialité. C’est le temps des familles et des repas d’affaires de fin d’année. » Il attend donc avec impatience la réouverture de son établissement.
Interrogation du jour : « Je m’interroge sur la légitimité d’un Premier ministre qui n’a pas été parlementaire ! »
Phrase du jour : « On ne vit pas une crise sanitaire, on vit une crise de l’hôpital public. »
La critique du jour : « Quand on voit les milliards déboursés aujourd’hui par l’État, on se demande bien pourquoi rien n’a été versé pour les retraités et les gilets jaunes. On aurait évité bien des manifestations dramatiques pour nos commerces et nos restaurants. »
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