Mayers liquidé à La Janais : L’usine du futur n’est peut-être pas pour demain
L’histoire devait incarner la mutation industrielle de La Janais. Elle s’achève sur une liquidation judiciaire. Ce qui devait être l’un des symboles du renouveau industriel du site s’arrête net. Le 12 novembre, le tribunal de commerce de Nantes a prononcé la liquidation judiciaire de Mayers, anciennement Réalités Buildtech (information Le Télégramme). La filiale industrielle, chargée de fabriquer les éléments bois, est elle aussi entraînée dans la procédure.
En 2023, l’entreprise s’était installée dans les anciens ateliers de Stellantis à Chartres-de-Bretagne avec l’idée d’y produire des modules bois destinés au logement partout en France. À l’époque, le discours respirait l’optimisme. À son lancement, le projet se présentait pourtant comme un test grandeur nature pour une nouvelle façon de construire. Les investissements se comptaient en millions. Réalités ouvrait le capital, recrutait, robotisait, parlait BIM, jumeau numérique et transformation profonde du secteur. La Janais devait devenir une vitrine industrielle bas carbone.
Mais la conjoncture a tout balayé et les belles idées avec. La suite a déraillé. Entre l’effondrement du marché du neuf, la hausse des coûts et les difficultés financières du groupe, Mayers n’a jamais réussi à consolider son activité, malgré des investisseurs privés. Le redressement judiciaire ouvert en 2024 n’a pas suffi à stabiliser la production. Dans ces conditions, l’entreprise ne pouvait pas tenir. Elle aura tout de même mené à terme un chantier majeur, une résidence étudiante de 520 logements pour la Rennes School of Business, livrée juste avant l’arrêt.
Pour Rennes Métropole, cette liquidation est un coup dur. La collectivité voit dans La Janais un site capable d’accueillir une industrie plus propre et créatrice d’emplois. Nathalie Appéré, qui porte cette ambition, ne cesse de le rappeler devant la presse. « Notre volonté est de faire de La Janais un site exemplaire de l’industrie du futur, riche en emplois et pauvre en carbone. Lutter contre le réchauffement climatique n’est pas une option. » La fin de Mayers ne remet pas en cause cette ligne, mais elle montre que la transformation industrielle espérée n’est pas si simple que cela ! La volonté politique ne suffit pas toujours.



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