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LE PROJET « BORN » MORT-NÉ

Le manoir de Baud, jadis appelé Boon et Born, est un édifice remarquable avec ses pans de bois, sa façade normande et ses mosaïques. Classé trois étoiles au patrimoine bâti d’intérêt local, il est désormais dans un triste état au grand désespoir des Amis du patrimoine rennais. Pourtant, les Rennais espéraient sa rénovation. Ils attendaient beaucoup du projet « born » qui devait transformer le lieu en restaurant, bar, une salle de concert et une brasserie artisanale. Mais patatras, les travaux prévus jusqu’en 2026 ont pris un sacré coup dans l’aile. Avec son compère Roman Le Furaut (Saint-Germain Patrimoine), le porteur du programme, Jean-Louis Serre (propriétaire du Hibou, La Piste, le Saint-Germain…), a décidé de ne pas mener plus loin les démarches.

Son retrait est toutefois loin d’être une surprise. En décembre 2023, dans les colonnes d’Ouest-France, il faisait déjà état de ses atermoiements. « Rien n’est encore acté. Les travaux de réhabilitation ne pourront pas démarrer avant 2026 », reconnaît Jean-Louis Serre. Discret, il n’en dit pas plus aujourd’hui. Mais la flambée des coûts de construction a sans doute refroidi les deux hommes, qui, rappelons-le, viennent d’inaugurer la brasserie Smash dans la zone industrielle de la route de Lorient. Pour la ville et son bras armé Territoires, c’est naturellement un coup dur ! Les deux entités espéraient mettre en avant dans ce haut lieu la scène locale à travers 90 concerts.  Dans les colonnes d’Ouest-France, elles réaffirment toutefois leur volonté de poursuivre l’aménagement.

« Il n’est pas question pour la collectivité de laisser tomber ce bâtiment patrimonial même si le projet sera moins ambitieux », indique Thomas Saglio, chargé du dossier pour le compte de Territoires. « Dans la mesure où c’est la métropole qui investit, supporte les travaux, il n’y a pas de raison de privilégier un acteur économique plutôt qu’un autre. On choisira le meilleur programme ». Bref, on n’est pas sorti de l’auberge. « Ils repartent de zéro », explique un spécialiste de l’immobilier. « Mais le vrai problème n’est pas tant la volonté de l’agglomération, mais son cahier des charges. Par exemple, il a fallu quatre ans pour ouvrir la Basse-Cour (Prévalaye). Entre des investisseurs et les desiderata d’une collectivité, il y a parfois un fossé ! Les premiers veulent rentabiliser leurs affaires (et c’est normal). Les seconds désirent mettre en place des projets inclusifs, écologiques et culturels. Mais au-delà du devenir, espérons que des travaux soient entrepris. On ne peut pas se contenter de sauver une façade ! » 

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