LA JANAIS : AMAZON DOIT-ELLE DEVENIR LE NOUVEAU CHEVAL DE BATAILLE DE LA MÉTROPOLE ?
La Janais est aux portes de Rennes. Ce site abrite PSA. Mais une bonne partie implantée sur la commune de Chartes-de-Bretagne cherche desespérement des locataires depuis maintenant quelques mois. Elle risque petit à petit de devenir une friche industrielle. Or, d’après Carole Gandon, conseillère municipale de l‘opposition municipale et métropolitaine, Nathalie Appéré et ses équipes ont tendance à bloquer le dossier depuis cinq ans, comme elle l’a fait dans d’autres lieux, notamment à Pacé (projet de centre commercial avorté) et à Bruz (abandon du Zénith).
“Nous sommes au point mort et nous sommes toujours au débat d’orientation d’aménagement”, ironise-t-elle. Elle en veut pour preuve le projet d’implantation d’Amazon sur cet espace. “Cette entreprise envisage de créer une plateforme logistique La Janais et d’embaucher 450 personnes dont une partie significative en emplois peu qualifiés. Mais ce n’est pas une priorité pour la métropole selon nos informations.” En colère, Carole Gandon voit dans l’attitude des élus majoritaires une “posture idéologique” contre le commerce en ligne, l’emploi des classes populaires et les bas salaires.
La décroissance vertueuse contre l’économie réelle
“A l’heure où partout dans le pays on mène la bataille de l’emploi, pouvons-nous avoir le luxe de refuser une telle implantation ? Où va nous mener ce dogme de la décroissance vertueuse ?”, s’interroge-t-elle avant d’ajouter : “il ne s’agit pas d’accueillir toutes les entreprises sans condition mais il est de mener avec les acteurs économiques un dialogue exigeant et de travailler un cahier de charges environnemental, social ambitieux pour accompagner dans les transitions écologiques les entreprises, comme celles de la filière logistique largement pourvoyeuses d’emplois. Je préfère que les 450 emplois d’Amazon le soient dans notre métropole qu’ailleurs.”
En réponse, la présidente de Rennes Métropole, Nathalie Appéré, ne confirme, ni n’infirme l’information (pourtant évoquée par le maire de Chartres de Bretagne, Philippe Bonnin). Elle préfère pointer du doigt le gouvernement. “Nous n’avons pas de réponse aux courriers précis et nombreux que nous avons formulés sur la capacité de l’État à nous accompagner dans ce projet de la Janais. Nombreux projets analogues en cyber sécurité n’avancent pas non plus. Nous voulons pourtant faire de la Janais un foncier exceptionnel où déjà le groupe Eiffage va réaliser un investissement considérable pour favoriser l’éco construction. Ce site doit devenir la vitrine de la transition écologique, de l’économie verte, de la mobilité décarbonée, de la construction durable. D’autres échanges sont en cours avec les dirigeants du groupe PSA et des délibérations seront très prochainement proposées au conseil sur des perspectives d’acquisitions complémentaires.”
Naguère, route de Lorient, Emmanuel Couet, l’ancien président de Rennes Métropole, pourtant lui-même socialiste, avait eu moins de scrupules à faciliter la vente de la Barre Thomas (autre site de PSA) à un promoteur immobilier. Mais à l’époque, les socialistes n’étaient pas tenus par leurs amis écologistes. A l’époque, ils se préoccupaient bien plus de l’emploi comme dans d’autre villes socialistes du Mans ou Paris où les sites logistiques sont aujourd’hui nombreux à se développer dans des friches industrielles pour respecter au mieux l’environnement et ne pas empiéter sur les terres agricoles.
Les commentaires sont fermés.