Du gazon au gaz, le foot devient éco-responsable

À Rennes, le football se joue aussi sur le terrain de l’environnement. Le Stade rennais, en partenariat avec Suez et la SCEA du Champs Fleury à Liffré, s’engage dans une démarche exemplaire. « Les tontes de la pelouse du centre d’entrainement de la Piverdière et du Roazhon Park sont désormais collectées et transformées en gaz vert, injecté dans le réseau de distribution exploité par GRDF », explique le SRFC dans un communiqué.

Une ressource locale transformée en énergie renouvelable

Après chaque entretien de la pelouse, les herbes sont récupérées par Suez, acteur majeur de l’économie circulaire. Elles sont ensuite acheminées vers l’unité de méthanisation de la SCEA du Champs Fleury à Liffré. « Sur place, elles sont valorisées par un procédé naturel de fermentation qui produit du biométhane, un gaz 100 % renouvelable et local. Ce biométhane est par la suite injecté dans le réseau exploité par GRDF, pour alimenter les habitants et entreprises du territoire en énergie verte. »

Cette initiative illustre concrètement la volonté du Stade rennais de contribuer à la transition énergétique de son territoire. «  Le Stade rennais se mobilise sur le terrain du développement durable », confie Pierre Juhel, Stade rennais FC. « En valorisant nos tontes de pelouse, nous apportons une contribution concrète à la production d’énergie renouvelable, au bénéfice direct des habitants de notre territoire. » Même satisfaction chez Romain Reboux, délégué territorial d’Ille-et-Vilaine GRDF. « Avec ce projet, le club breton, SUEZ et la SCEA du Champs Fleuri démontrent que la transition énergétique se joue au plus près des territoires. Chaque geste compte, et même un gazon peut devenir une source d’énergie renouvelable. »

La méthanisation agricole, en plein essor en Bretagne et dans le Grand Ouest, permet déjà d’alimenter des milliers de foyers en énergie locale et décarbonée. Grâce à des initiatives comme celle du Stade rennais, le gaz vert prend une place croissante dans le mix énergétique, contribuant aux objectifs nationaux : atteindre 20 % de gaz vert d’ici 2030. La méthanisation est un processus biologique de dégradation de la matière organique (comme les tontes de pelouse, les résidus agricoles ou agroalimentaires) par des micro-organismes, en absence d’oxygène. Cette fermentation naturelle produit à la fois : du biogaz, composé majoritairement de méthane, qui, une fois épuré, devient du biométhane injecté dans le réseau GRDF ; un digestat, fertilisant utilisé localement sur les terres, venant remplacer des engrais chimiques.