DÉCOUVERTE DE LA VILAINE : L’AVANT-PROJET PRÉSENTÉ AU CONSEIL
La ville de Rennes poursuit sa transformation urbaine avec la « redécouverte » de la Vilaine. Présenté ce lundi 2 décembre au Conseil municipal, l’avant-projet prévoit la métamorphose de quatre hectares d’espaces publics entre les ponts de la Mission et Pasteur, en passant par la place de la République.
Une Vilaine mise à nu pour un montant avoisinant 29 millions d’euros,
À partir de l’été 2025, le parking Vilaine sera démoli pour envisager un « linéaire » de 270 mètres de fleuve à ciel ouvert. Ce réaménagement inclura la création d’une passerelle piétonne reliant les deux rives dans le prolongement de la rue Lanjuinais. À fleur d’eau, des pontons flottants, semblables à ceux de la Plaine de Baud, offriront de nouveaux espaces de promenade accessibles via des rampes et escaliers dissimulés jusqu’ici par le parking. Spectaculaires, deux gradins surplomberont à terme la Vilaine. L’un sera édifié à l’ouest, près de la place de Bretagne, et l’autre à proximité du Pont de Nemours, tourné vers le coucher de soleil. « Ces espaces d’usages autour de la Vilaine s’accompagneront d’une augmentation du nombre de jardins flottants », a précisé la Métropole.
Un projet pensé pour tous les usagers
Les quais « nord » seront transformés en promenade et accueilleront le Réseau express vélo (REV), avec du mobilier urbain entre les arbres : banc et aires de livraison. Sur la rive sud, au niveau du Palais du Commerce, les stations de transport en commun, dont les futures lignes de Trambus, seront réaménagées pour répondre aux besoins des usagers. La rue du Pré-Botté, elle, deviendra totalement piétonne, tandis que la placette Joffre subira une profonde métamorphose.
AU TOTAL, 184 ARBRES SERONT PLANTÉS ET 5 000 M² D’ESPACES SERONT VÉGÉTALISÉS, ALIGNÉS AVEC LA STRATÉGIE PAYSAGÈRE DU CENTRE-VILLE.
Toutefois, ce vaste projet ne fait pas l’unanimité. Charles Compagnon, leader du centre droit, a exprimé ses réserves. « La maire avait promis la fin des grands chantiers. Force est de constater que cette promesse n’était qu’un mirage. Les habitants et les commerçants, déjà éprouvés par les travaux de la ligne b, devront encore supporter le bruit, la poussière et les déviations interminables. » Au-delà, l’opposition s’interroge sur le coût de l’opération. « Est-ce bien raisonnable d’engager une telle somme alors que Rennes fait face à des priorités plus urgentes comme la rénovation des équipements sportifs ou le renforcement de la police municipale ? Ce projet n’est qu’un caprice électoral », déplore Charles Compagnon.
Un projet défendu comme une vision d’avenir
Face aux critiques, Marc Hervé, adjoint au maire, a rappelé les controverses « régulières » contre les aménagements urbains. « En son temps, on nous a reproché la construction du parking des Lices ou du métro, la piétonnisation du centre-ville ou encore lors de la disparition des stationnements du Mail. Ces initiatives, pourtant décriées à leur lancement, ont toujours été bénéfiques pour le territoire. » En complément, Valérie Faucheux, élue écologiste, voit dans ce chantier un marqueur fort de l’engagement climatique de Rennes. « Végétaliser les quais et découvrir la Vilaine permettront de lutter contre le réchauffement urbain, de restaurer la place du fleuve dans la ville et de réorganiser les espaces de transport. Ce projet valorisera le centre-ville et contribuera à son apaisement. » Malgré les débats, une chose est certaine : la redécouverte de la Vilaine transformera durablement le visage de Rennes. Reste à savoir si les Rennais partageront cette vision. Une enquête publique, prévue au premier semestre 2025, viendra recueillir les avis des Rennais.
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