CHAMP JACQUET : PLACE AUX PIÉTONS ET CYCLISTES
Environ 600 bus passent chaque jour le long de l’axe allant de la rue d’Antrain à la République, en passant par la belle place du Champ Jacquet et ses pans de bois. Avec l’arrivée de la ligne B du métro, ils n’y passeront plus. “Le projet n’est pas encore voté”, explique Marc Hervé, adjoint au maire charge de l’urbanisme. “Il fera l’objet de diverses consultations dans les semaines à venir auprès des habitants, des commerçants et des usagers.”
Prévue par la municipalité rennaise, cette opération (3 400 000 euros selon notre estimation) veut lutter contre “l’ambiance bruyante ” des lieux et “le minéral trop présent”. Elle va révéler la “qualité du patrimoine” et “apaiser les flux de circulation” en trouvant le bon équilibre si possible entre piétons et cyclistes. “Nous voulons y créer des îlots de fraicheur et végétaliser le site”, assure Marc Hervé. “C’est un quartier que voulons pour tous les Rennais, bien loin de toute gentrification.”
Une vraie concertation
Loin d’être opposé à ce projet municipal, Charles Compagnon (droite) demande toutefois une vraie concertation. “Cet aménagement doit prendre en compte trois composantes fortes : le commerce, l’habitat et l’attrait touristique. Il doit permettre de vivre dans un quartier vivant en toute sécurité.” Comme Charles Compagnon, Carole Gandon (En Marche) est aussi favorable à la requalification de la place du Champ Jacquet. “Cette mise en valeur est une excellente nouvelle pour les amoureux du patrimoine, pour tous les habitants, les touristes et les visiteurs d’un jour qui pourront profiter de la beauté de cette place en toute quiétude grâce à̀ des flux apaisés et des aménagements aérées.”
“Ceci étant dit, ajoute-t-elle, la réalisation de ce projet mérite toutefois d’être pensée au regard de l’impératif de relance économique du centre-ville. Nous attirons l’attention sur l’attractivité de ce quartier historique, dont dépend la survie de nos commerçants, de nos restaurateurs, de nos hôteliers et de nombreuses institutions culturelles. Nous alertons contre la tentation de se limiter à évacuer les voitures et les bus, sans mener de réflexion globale sur le cadre de vie et la qualité des services proposes.”
Hélas, pour elle, Rennes verrait petit, rêverait petit et s’oublierait dans les dogmes. “C’est une vision globale qu’il faut porter pour notre centre-ville, à la fois sur le plan des transports, du cadre de vie et des usages. Il faut selon nous repenser cet aménagement en connectant la place aux différents centres névralgiques du centre-ville et en particulier des grands équipements patrimoniaux qui jalonnent les quais de Vilaine comme les Portes Bordelaises, le Palais du commerce, le Musée des Beaux-Arts…”
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