Après son placement en redressement judiciaire, Carrefour Alma de Rennes plongé dans l’incertitude
Le Carrefour du centre Alma, à Rennes, traverse l’une des crises les plus sérieuses de son histoire. L’hypermarché de 10 000 m², l’un des plus importants de la région, a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Rennes. Cette décision, tombée fin novembre, concerne près de 240 salariés pour le seul site rennais et s’inscrit dans une procédure qui touche trois autres magasins du groupe Pont de Bois, dirigé par la famille Guillerm.
Cette procédure place Carrefour Alma en cessation de paiements et sous l’autorité d’un administrateur. L’activité continue, mais le personnel fait déjà face à des difficultés immédiates (selon le Journal Le Télégramme). Au 1er décembre 2025, les revenus de novembre, prévus en deux versements, n’auraient toujours pas été réglés. Plus de 220 employés seraient ainsi concernés à Rennes, une situation qui contribue à un climat de stress et de forte inquiétude dans les équipes, à l’approche des fêtes.
D’après le Télégramme, le site rennais est directement touché par le conflit commercial qui oppose depuis plusieurs mois le groupe Pont de Bois et la maison mère Carrefour. Entre les deux entités, les négociations se sont fortement dégradées depuis quelques semaines. Elles ont entraîné des interruptions partielles de livraisons dans certains magasins bretons, provoquant des rayons clairsemés à Plouzané et Saint-Renan à la fin octobre et au début novembre. Devant cette situation, le tribunal de commerce de Rennes avait ordonné la reprise des approvisionnements le 19 novembre, après une procédure engagée par la famille Guillerm. Selon cette dernière, ces perturbations auraient entraîné une baisse notable du chiffre d’affaires.
Au total, 650 salariés sont concernés par la mise en redressement judiciaire des quatre hypermarchés de Bretagne. Outre Rennes Alma, les sites de Plouzané, Saint-Renan et Grâces se trouvent dans la même situation. Deux sont exploités en franchise, deux en location-gérance. Tous entrent dans une période d’observation de six mois, renouvelables, durant laquelle un plan de continuation ou une éventuelle cession devra être envisagé. Depuis 2022, les équipes du Carrefour Alma dénoncent une dégradation progressive des conditions de travail, marquée par la disparition de plusieurs avantages et par des pratiques de gestion jugées plus strictes. À l’automne 2025, un mouvement de grève symbolique avait déjà mis en lumière le malaise interne (voir notre dernier article).



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