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AMÉNAGEMENT ÉCONOMIQUE : LE PLAN « POLITIQUE » DE RENNES MÉTROPOLE

Lors de son dernier conseil, Rennes métropole a adopté son programme local d’aménagement économique (PLAE), pour la période 2023-2035. Avec ce PLAE, Rennes Métropole veut concilier croissance et responsabilité environnementale. Elle se veut à l’avant-garde du développement durable. « Notre groupe est fier de soutenir ce programme innovant et équilibré,  conforme aux défis écologiques actuels », déclare Christophe Chevance, maire de Brécé.

 

Cet outil de planification est assurément un brin politique. Il reflète les priorités de la majorité métropolitaine. « Dans les zones d’activités, nous accueillerons les entreprises qui partagent nos valeurs et nos objectifs, avec une préférence donnée aux sociétés de hautes technologies. », explique le vice-président, Jean-Marc Legagneur. Derrière cette volonté, difficile de connaître les bonnes et les mauvaises entreprises ! « Nous ne pourrons pas empêcher un dirigeant local de développer son activité artisanale », tient toutefois à préciser le même élu. Mais du côté des écologistes, les positions sont claires. « Ce développement nécessitera un fort accompagnement métropolitain », confie Morvan Legentil. « Il sera opportun de cibler davantage les sociétés en fonction de nos priorités environnementales. À titre d’exemple, il serait irresponsable de céder des fonciers rares à des entreprises contribuant à l’expansion du béton individuel ou du transport routier. »

Les actions des gouvernements doivent répondre aux réalités économiques et non seulement à des considérations politiques. » Keynes.

Face à l’urgence climatique (notamment le zéro artificialisation nette d’ici 2050), la métropole veut se distinguer par une certaine sobriété. « 60 % des nouveaux fonciers seront issus du renouvellement d’espaces sous-utilisés, contre 40 % d’extension urbaine. Cette approche est innovante et fait de Rennes Métropole l’une des premières collectivités à adopter un tel ratio en France », estime Jean-Marc Legagneur. La rénovation urbaine concernera en particulier des secteurs tels que la ZI Nord de Rennes, Saint-Grégoire, la ZA du Pontay à Saint-Grégoire et la ZA de la Rigourdière à Cesson-Sévigné. « C’est une avancée majeure. Une dizaine de ces ZAC possèdent un fort potentiel d’optimisation. Ces opérations de réaménagement permettront de remettre à niveau leurs équipements et leurs services », insiste le maire de Brécé, Christophe Chevance.

En parallèle du renouvellement urbain, 40 % du foncier destiné aux entreprises proviendra de nouvelles extensions. 65 hectares cessibles supplémentaires répondront aux besoins industriels, artisanaux et logistiques. Parmi les secteurs retenus figurent la Porte de Tizé à Thorigné-Fouillard et le Val-Blanc à Chantepie. « Leur optimisation sera pensée dès leur conception. » L’accent sera mis sur la densification, la construction en hauteur, la gestion plus rationnelle des sols, les bâtiments réversibles… Cette gestion stricte du foncier s’accompagnera d’une harmonisation des tarifs dans les zones d’activités (autour de 65 euros/m²). « Notre groupe s’est particulièrement investi sur ce dossier », ajoute Morvan Legentil. « Ce PLAE marque une révolution en matière d’aménagement économique, en cohérence avec la transition environnementale de notre territoire. Une nouvelle dynamique vertueuse s’enclenche au service de la sauvegarde des sols et de la biodiversité. Il faudra à l’avenir continuer sur cette voie avec pour seul cap : le 100 % de renouvellement urbain. »

Les zones d’activités devront être des lieux de production d’énergie reconductible et d’autoconsommation quand c’est possible », ajoute Morvan Legentil.

.Cette orientation soulève néanmoins des critiques de l’opposition. Carole Gandon remet en question l’extension de certaines zones, notamment HIL 3, située sur des terres agricoles biologiques et des aires humides. « Comment justifier l’artificialisation de nouveaux espaces alors que les zones déjà dédiées ne sont pas pleinement exploitées ? Nous devons optimiser l’existant, telles que les sites HIL 1 et HIL 2, avant d’envisager toute expansion. » En revanche pas un mot sur le bail à construction, innovation majeure de ce PLAE. Ce mécanisme permet à Rennes Métropole de rester propriétaire des terrains, tout en les louant aux sociétés sur de longues périodes (40 à 50 ans). « Le foncier doit être considéré comme un bien commun inaliénable », insiste Jean-Marc Legagneur. Mais d’ores et déjà, de nombreuses voix s’élèvent dans le milieu des affaires. « Si cette idée est vertueuse pour le logement, elle est difficilement applicable aux entreprises. Beaucoup de patrons préfèrent acheter leurs locaux, ce qui améliore leur retraite lorsqu’ils cessent leur activité. » Entre réalité économique et désir politique, le fossé est parfois grand !

Infos + : les écologistes s’interrogent sur l’essor de la Janais. «L’arrivée de Safran ne doit pas orienter cet espace uniquement vers l’industrie aéronautique et de défense, au détriment de secteurs plus durables comme l’écoconstruction ou les énergies renouvelables », met en garde Morvan Legentil. «Il serait dommageable de revenir en arrière ! »

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