ALIMENTATION, CONSTRUCTION : GUERNESEY ATTEND LES ENTREPRISES FRANÇAISES
Jonathan Le Tocq est devenu ministre des Affaires étrangères de Guernesey en 2016. Auparavant, il fut le Premier ministre de 2014 à 2016 de l’île anglo-normande. Ce pasteur charismatique évangélique parle excellement bien le français depuis des études à Paris. Dans un salon de l’un des plus somptueux hôtel de Guernesey (Old Government House Hotel and Spa), Jonathan Le Tocq aime rappeler son attachement à la France. « Je suis d’une vieille famille, pratiquant le patois normand et moi-même je m’exprime en français, » reconnaît-il.
« Toutes nos lois, nos institutions sont mi anglaises, mi françaises », explique-t-il.
De son île, le ministre regarde la France avec bienveillance. « Dans les temps anciens, Guernesey était sur la route des vins entre le bordelais et l’Angleterre. Guernesey abritait les compagnies d’assurance des bateaux, fondement de notre business de finance. » Depuis, de l’eau (ou plutôt du vin !) a coulé sous les ponts de la Tamise. Le Brexit est passé par là. Mais dans l’île de Victor Hugo, le retrait du Royaume-Uni donnerait peut-être de nouvelles perspectives aux relations franco-guernesiaises. « Certes, les possibilités sont plus difficiles mais la volonté de se tourner vers la France est réelle. Nous imaginons très bien d’exporter des produits de France, autres que la dive bouteille et le fromage. »
Pour développer les contacts entre les deux pays, les autorités guernesiaises se rapprochent des transporteurs maritimes. « Nous sommes plus ouverts qu’avant au regard de ce qui se passe en Angleterre. Nous pensons même que nos liens avec la France seront plus durables. » A Guernesey, les pouvoirs publics attendent aussi les start-ups français et les entreprises de service. « Il y a beaucoup d’opportunités. A deux reprises, un de nos représentants s’est rendu à Rennes pour nouer des rapports avec les acteurs digitaux. »
EN TRAVAILLANT AVEC JERSEY, NOUS POURRIONS INTÉRESSER UN GROUPE ALIMENTAIRE FRANÇAIS. »
Plus qu’avant, Guernesey se tourne vers la France. « Nous avons besoin d’entreprises de construction. Nous avons pour projet de bâtir deux grandes écoles et un programme dans notre hôpital. Nous avons donc commencé à entrer en contact avec trois sociétés bretonnes, dont l’une est déjà implantée à Jersey », précise le ministre. Des contacts qui pourraient être officialisés à travers des partenariats entre dirigeants français et guernesiais.
Dans le futur, Guernesey veut travailler avec l’Ille-et-Vilaine et la Bretagne pour multiplier les échanges scolaires et étudiants. « Ici, nous n’avons pas de problème avec le chômage. Nous n’avons plus d’emplois que nous avons de postulants. Nous espérons voir venir de nombreux stagiaires en cuisine. » Chaque mois, Jonathan Le Tocqse rend en Ille-et-Vilaine, et depuis cette année avec la Bretagne. C’est dire si le ministre croit fermement à cette entendre plus que cordiale !
Infos + : un centre d’études sur Victor Hugo pourrait voir le jour, à Guernesey.
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