RENNES EST-ELLE UNE ÉTAPE TOURISTIQUE SECONDAIRE ?
« La municipalité a pris conscience, ces dernières années, de la nécessité d’acquérir une ambitieuse dimension touristique, aujourd’hui portée par Destination Rennes», se réjouit Antoine Cressard (En Marche), lors du dernier conseil municipal. Elle s’appuie sur de nombreux atouts, comme le Couvent des Jacobins, les rendez-vous culturels et sportifs annuels ou encore un patrimoine riche et varié.
Mais l’élu n’en démord pas. « Notre ville reste, ne nous le cachons pas, une étape touristique secondaire à l’échelle nationale. Beaucoup doit être entrepris. Notre commune demeure sous-dotée en musées. On en compte cinq à Rennes pour une dizaine à Grenoble ou à Montpellier. Ce désintérêt pour ce type d’établissements est un choix assumé, mais qui, selon nous, handicape le développement touristique rennais ? »
On ne peut encore que déplorer l’occasion manquée que fut pour l’image touristique de Rennes, ce refus d’accueillir le grand départ du Tour de France en 2021.»
Des équipements patrimoniaux seraient sous-utilisés comme la piscine Saint-Georges (« désespérément fermée » lors de la période estivale). D’autres n’existeraient pas du tout comme des toilettes publiques plus nombreuses, une WIFI publique, du mobilier urbain intelligent connecté, des bornes de recharge ou une signalétique en anglais dans le centre-ville. «La liste n’est pas exhaustive. Au-delà d’un affichage certes flatteur pour notre collectivité, nous attendons de votre part des gestes concrets qui donnent à Rennes le rang et l’ambition qu’elle mérite.»
En réponse, Didier Le Bougeant (PS), élu de la majorité, évoque la prochaine « actualisation de la stratégie touristique» de la métropole. Mais il tient désormais à mettre en exergue les Portes mordelaises, le Couvent des Jacobins, la rénovation de la Cité, de la salle du jeu de Paume, de la basilique Saint-Sauveur ou encore la mise en lumière de Saint-Germain… « Cette liste importante confirme notre attachement à notre attractivité touristique. »
Depuis des années, des Rennais acceptent l’accès libre aux visiteurs de leur patrimoine ou par convention avec la municipalité. « C’est le cas du gérant de la crêperie Bretone, nichée dans l’ancienne maison Odorico : il ouvre à tous (et à de nombreux scolaires) ce lieu restauré, hier, fermé au public. » Pour lui, pas de doute, la ville n’a pas à rougir de ses établissements muséographiques et de ses expositions temporaires. « Le nombre ne fait pas la qualité, ou encore la richesse des collections. Le Musée de Bretagne rassemble cinq musées en un et le Musée des Beaux-Arts abrite de très belles œuvres. Monsieur Cressard, je ne partage pas votre pessimiste. »
Infos + : « Mettre l’office de Tourisme, dans les sous-sols du couvent des Jacobins, est un signe. Il montre sans doute le manque d’engagement de nos élus dans la promotion touristique de la ville, » confie un Rennais. «La municipalité semble plus préoccupée par la publicité de ses actions que par l’envie de soutenir son tourisme. »
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