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Le goût amer du prix du café

À Rennes comme ailleurs, les artisans torréfacteurs voient rouge : le café devient rare… et cher. En un an, le cours mondial a grimpé de plus de 111 %. La faute aux dérèglements climatiques, à la pénurie de main-d’œuvre, à une demande mondiale en hausse et à la spéculation.

Sur le marché Sainte-Thérèse, François-Xavier Bluteau, gérant de Cafés Félix, prévient ses clients. « Bientôt, il n’y aura plus de café de qualité. Les récoltes chutent à cause du dérèglement climatique. Sécheresses, tempêtes, gelées… L’arabica souffre, et le robusta, plus résistant mais moins aromatique, commence à prendre le relais. »

Chez Café 1802, rue d’Antrain, l’augmentation est qualifiée d’historique.  «Le prix du café vert a bondi de 80 % en un an. Du jamais vu depuis 50 ans !» Même les cafés de spécialité, habituellement protégés par des accords directs avec les producteurs, n’échappent plus à cette flambée. « Devant cette hausse spectaculaire, les producteurs ont ajusté leurs tarifs. Nous avons été contraints d’augmenter nos prix de 10 % dès mars 2025. »

Pour Sébastien Dufils, gérant de Bourbon d’Arsel, le constat est le même. «Nous recevons nos cafés par voilier, ce qui permet de réduire l’empreinte carbone de 90 % tout en préservant la qualité du produit », explique-t-il. Toutefois, ce mode de transport est loin d’être économique. «Le voilier, bien qu’efficace, reste plus coûteux que le transport par cargo, ce qui a forcément un impact sur le prix du café.»

Dans les grandes surfaces aussi, la hausse se fait sentir. « De 2,15 euros, le paquet est passé à 2,51 en un an », constate un gérant. Mais plus qu’une simple inflation, c’est toute une filière qui change peu à peu. « Aujourd’hui, on veut du goût, de l’éthique, de la traçabilité. Mais il faut comprendre que, derrière une tasse de qualité, il y a un équilibre fragile », rappelle François-Xavier Bluteau. Et pour beaucoup, cette tendance n’est pas près de s’arrêter.

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