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AUTOMOBILE : LE GROUPE MEUNIER VERS UN REDRESSEMENT JUDICIAIRE

La filiale Meunier SA du groupe Meunier, spécialisée dans le secteur automobile, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une tempête économique. Confronté à une diminution drastique des commandes et à un marché français en pleine récession, le groupe a annoncé son intention de placer son entité sous la protection du tribunal de commerce. Cette démarche stratégique devrait assurer la survie de l’entreprise.

Son site de Bruz, qui se consacre à la production d’outils pour la construction automobile, est particulièrement touché. Comme l’a précisé Meunier dans un communiqué, « le carnet de commandes de la division voiture s’est effondré avec de grands donneurs d’ordre évoluant dans un contexte concurrentiel et qui se détournent des fournisseurs de proximité ».

Cet effondrement a un impact direct sur le personnel. Malgré des efforts de transfert des collaborateurs vers le site de Brest, la situation reste difficile, comme l’a confirmé Vincent Pouteau, président du groupe, dans les colonnes du journal Ouest-France. « On essayait de muter les salariés bruzois sur des postes à Brest pour éviter cette situation. Mais cela demeure une mesure de secours. Nous nous devons d’anticiper et de maîtriser les évolutions et restructurations indispensables permettant de préserver la pérennité de Meunier et les 148 salariés, répartis entre Brest et Bruz. »

La crise impacte directement les sous-traitants comme Meunier SA, dont l’activité dépend étroitement de la demande en équipements neufs. « Le contexte global rend l’avenir de l’automobile incertain. Nous devons faire face à une concurrence accrue, en particulier de la part des acteurs qui délocalisent une partie de leur production pour réduire leurs coûts ».

L’audience au tribunal de commerce, prévue le 5 novembre, sera une étape décisive pour Meunier SA. Si le redressement judiciaire est accepté, il pourrait permettre de restructurer les activités en vue de rendre le groupe plus résilient. Dans le cas contraire, l’entreprise pourrait être contrainte à des choix encore plus radicaux, pouvant mener à une perte d’emploi substantielle.

Le cas de Meunier SA illustre les nombreux défis auxquels les sous-traitants français sont confrontés dans le secteur automobile. Meunier n’est pas la seule entreprise concernée. « Beaucoup de sociétés sont touchées », confirme un haut dirigeant brétillien. En 2024, les ventes de véhicules neufs devraient reculer de 20 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Face à des prix élevés, à la confusion autour des motorisations et à une utilisation de la voiture de plus en plus restreinte, les consommateurs se tournent massivement vers le marché de l’occasion. « Entre facteurs structurels et attentisme, le retour à une dynamique positive des voitures neuves semble durablement compromis. Le secteur de l’automobile doit faire face à des défis majeurs pour retrouver sa vitalité d’antan », conclut en substance Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision chez Xerfi.

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