PALAIS DU COMMERCE : OÙ EN EST LA TRANSFORMATION COMMERCIALE ?

En début d’année 2019, la Société Frey présentait un ambitieux projet de transformation du Palais du Commerce à Rennes. Elle y prévoyait l’installation d’une quinzaine de boutiques et restaurants, non sans une certaine opposition. « Rarement, un programme a suscité autant de désaccords ! », a souligné Antoine Cressard, élu de Révéler Rennes), lors dudernier  conseil municipal. « L’opposition ne venait pas seulement des riverains et des défenseurs du patrimoine, mais aussi de la majorité de Nathalie Appéré et même de l’architecte des bâtiments de France. »

Ce lundi 16 septembre, Antoine Cressard a interpellé la ville de Rennes sur l’état d’avancement du projet. « Après plusieurs reports depuis 2020, les travaux devaient commencer à l’été 2024 pour une ouverture en 2027. Or, à ce jour, rien n’a débuté. Pour tous, la transformation de ce lieu prestigieux est au point mort. » Malgré une nouvelle version du programme présenté en 2022, plus modeste et plus respectueux de l’aspect patrimonial du Palais du Commerce, ce projet n’a toujours pas obtenu de permis de construire. « Plusieurs enseignes ont décliné l’offre, et les remplaçants ne se bousculent pas», a précisé Antoine Cressard.

 L’ATTRACTIVITÉ DES LIEUX N’EST PAS EN CAUSE, MAIS PLUTÔT LE MONTAGE FINANCIER ET L’ENGAGEMENT DES PARTENAIRES PRIVÉS », A EXPLIQUÉ LA MAIRE.

Mais pourquoi un tel désintérêt ? Selon l’élu, la situation économique actuelle et la disparition du parking Vilaine en seraient les principaux motifs. « Les travaux massifs prévus jusqu’en 2028-2029 soulèvent des doutes quant à la viabilité du projet pour les commerçants. Nous attendons des réponses claires sur le calendrier du chantier. » En écho aux interrogations d’Antoine Cressard, la maire de Rennes Nathalie Appéré partage son « impatience ». « Ce projet est essentiel pour le centre-ville de Rennes », a-t-elle affirmé. « Il s’inscrit dans une logique cohérente d’aménagement, en lien avec l’opération des quais de Vilaine. Il contribuera à renforcer l’attractivité commerciale du cœur de ville. »

Mais  Nathalie Appéré ne se contente pas d’être impatiente. « Nous mettons la pression sur les partenaires privés avec lesquels nous sommes en dialogue. Les discussions sont en cours. Un comité décisionnel a été lancé pour suivre de près l’évolution du dossier, et nous avons des échanges réguliers avec les enseignes intéressées. »  Même son de cloche Didier Le Bougeant, élu chargé du centreville. « Cet édifice remarquable demeure un lieu très convoité par les investisseurs. Ceux-ci viennent chercher une vitrine patrimoniale au cœur de ville sur une place qui aura fière allure une fois rénovée ! Cela reste un bâtiment très regardé et qui, je le sais, trouvera des enseignes à sa mesure. Je n’ai aucun doute sur la réalisation et sur la réussite du Palais du commerce reconfiguré. »