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PLAN LOCAL D’HABITAT : TROU D’AIR OU TROU NOIR ?

« Ces dernières années, notre politique de l’habitat a été fragilisée par la hausse très forte des matières premières, l’augmentation des taux d’intérêt et par une restriction budgétaire de l’Etat », explique Nathalie Appéré, présidente de Rennes métropole. « Au regard des besoins, notre plan local d’habitat 2023-2028 n’abandonne rien de son objectif en termes de production de logements, notamment sociaux. Il s’engagera à mieux répondre aux préoccupations des catégories moyennes de la population. Il prend en compte de nouveaux enjeux, démographiques, sociologiques (…) et plus globalement, la transition énergétique et écologique. »

NOUS DÉFENDONS « LE POUVOIR D’HABITER », C’EST-À-DIRE DE FAIRE EN SORTE QUE TOUS LES HABITANTS PUISSENT SE LOGER SUR LE TERRITOIRE. »

Cette forte ambition locale nécessite des budgets très importants. « Environ 300 millions d’euros sont consacrés au PLH d’ici à 2028 », indique Nathalie Appéré. Sur le territoire, 30 000 logements minimum devront être livrés sur les 6 premières années. « Environ 16 800 logements (56 %) seront construits sur le cœur de métropole dont 34 % (10 200 logements) sur la ville de Rennes», tient à préciser la métropole. Le reste sera édifié sur les autres localités de l’agglomération. 

« Ce projet est l’illustration de la vision de la majorité », regrette Charles Compagnon, porte-parole du centre droit. « Mais pour nous, ce plan est la politique du trou noir ! Il aspire tout à Rennes, comme par exemple le « métro, le futur grand pôle hospitalier ou encore l’emploi. » À l’inverse de Nathalie Appéré et consorts, il demande à sortir du concept « ville archipel » où les « forces de gauches dites progressistes » se drapent depuis plus de 50 ans. « La ville archipel traverse les décennies comme la panacée à tous les problèmes de développement urbain.  Nous préférions un modèle qui répartit l’habitat sur l’ensemble du territoire. Mais pour cela, il faut repenser la politique de transport, l’essor du rail, de l’emploi, des soins, des services, des savoirs, des écoles… Et ne me dites pas que cela est trop ambitieux ou que cela est impossible. » 

La polémique du jour : pour l’habitat social et les familles à revenus modestes, la ville a décidé de se porter acquéreur d’environ 290 logements (https://www.rennes-infos-autrement.fr/pour-les-classes-moyennes-290-logements-invendus-dans-lescarcelle-de-la-ville/). Chez des Rennais, la nouvelle ne passe pas. « C’est le mariage de la carpe et du lapin », assure un professionnel du droit. « Comment une municipalité de gauche peut-elle venir en aide à des promoteurs privés ? Certes, ces professionnels traversent une période difficile. Mais ils n’ont pas été à plaindre, ces dernières années. »

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