ADÉLINA EST DEVENUE MAÇONNE
À 21 ans, Adélina Deneux n’aurait jamais pensé à devenir « maçonne ». Mais en juin 2021, le déclic ! Elle intègre en alternance l’entreprise Tradi’Maçonnerie. « Je voulais découvrir le métier de la rénovation du bâti et en connaître le savoir-faire », explique-t-elle. En première année de sa formation, la jeune femme suit la théorie au centre des compagnons du devoir et, en deuxième année, au CFA de Saint-Grégoire. Le reste du temps, Adélina est sur les chantiers. « J’ai toujours eu envie de restaurer les maisons, laissées à l’abandon dans les campagnes. Je voulais toucher aux matériaux comme la brique, la pierre. Je ne souhaitais surtout pas être dans une entreprise spécialisée dans le neuf. »
« je me suis surpassée »
Au fil du temps, Adélina découvre un métier « valorisant ». « J’ai pris confiance en moi et je me suis surpassée », ajoute-t-elle. Aux côtés du patriarche, Jean-Pierre Panhaleux (créateur de l’entreprise en 1984), la jeune femme apprend tous les rudiments de la profession. « Il m’a formé à bien projeter l’enduit, à monter de la brique. Il a un très bon coup de truelle. » Auprès d’Adrien (fils de Jean-Pierre), Adelina a su travailler seule pour construire plus tard sa « propre maison. »
Au gré de son alternance, sa vocation est devenue une certitude. « Ce métier me convient parfaitement », assure-t-elle. « C’est intéressant de l’évolution du chantier. » Au grand air, Adelina a découvert une passion. « Ce n’est plus un projet personnel, c’est un projet professionnel. C’est une profession où l’on est toujours en activité », confie Adelina.
Depuis son départ, son patron, Adrien Panhaleux, qui a déjà formé cinq apprentis, est un brin tristounet. « Adelina était une jeune fille très motivée », convient-il. « Elle nous a impressionnés par son travail remarquable et de précision », spécifie Jean-Pierre. « Je suis très fier d’elle, mais j’aurais souhaité qu’elle continue et décroche son BP (brevet professionnel). »
Mais qu’il se rassure ! Adelina poursuivra dans cette voie-là. « J’encourage toutes personnes à se lancer dans ce métier, car malheureusement nous manquons d’apprenties. » Adelina compte désormais trouver une autre entreprise pour parfaire ses techniques traditionnelles. « J’adore être dehors, me dépenser. La maçonnerie restera mon activité. » À moins qu’elle ne revienne à ses professions originelles : échassière, comédienne, couturière de cuir et jongleuse.
Infos + : « mon appréhension s’est très vite dissipée ! Pour les charges lourdes, Adrien m’a dit de faire très attention. Il m’a conseillé de plier les genoux. En deux ou trois mois, je pouvais porter les sacs, tracter les brouettes. L’être humain est très bien constitué et peu importe le sexe ou le genre. Franchement, tout le monde peut y arriver ! Il suffit d’être soi-même. »
Les commentaires sont fermés.