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UNE TRANSAT POUR GOMMER LES DIFFÉRENCES ENTRE LES VALIDES ET LES INVALIDES

L’un est valide et, l’autre, non ! L’un est Rennais et l’autre y a habité. L’un s’appelle Jacques Holstein et l’autre Hubert Delelis-Fanien. L’un a rencontré sur la route un « putain de camion », comme dirait un certain Coluche. Vingt et un jours de coma plus tard, 14 heures d’opération, 18 mois de rééducation et 6 mois d’hôpital, il a repris la mer avec son ami d’enfance ! Tous deux ont sillonné la baie de Lorient, et ont navigué loin de leur base lorientaise. Mais il leur manquait un challenge. A cinquante ans et plus, ils ont décidé de disputer une course, de traverser l’Atlantique sur les traces de Marin-Marie, d’Éric Tabarly et de bien d’autres encore. « C’est un rêve de gamin », reconnaît Hubert. « Tout pareil », ajoute Jacques. 

Un miraculé de la route 

En participant à la Transquadra (transat en double et en deux étapes) en 2024, les deux compères affronteront des vents rugissants, des tempêtes d’enfer et le golfe de Gascogne. Mais ils comptent bien profiter des Alizés pour rejoindre la Martinique et remporter cette prestigieuse épreuve. « Ce serait une belle épopée et une belle leçon de vie », convient Hubert. « Ce serait une manière de gommer les différences entre nous. » À bord d’un bateau de compétition, ils sont toujours en… attente de sponsors. « Nous sommes confiants », explique Hubert. « Nous avons eu déjà le soutien de Christine Courtois, vice-présidente de la Fédération de la voile et du réseau ASSIA (accompagnement des personnes fragilisées). »

LA TRANSQUADRA EST UNE COURSE D’AMATEURS », CONFIE HUBERT. « C’EST UNE COMPÉTITION QUI PERMET DE SCINDER LES EFFORTS ET DE TIRER DES EXPÉRIENCES DE LA PREMIÈRE ÉTAPE. »

Porteur du projet, Hubert veut gommer les regards fuyants, les apitoiements délétères. » La mer nivelle les différences, les éléments ne sont pas regardants sur ceux qui les affrontent », explique-t-il. Comme lui, Christine Courtois partage son sentiment. « La voile a cette chance. Elle est accessible à tous types d’incapacités. Mieux encore, elle permet une pratique inclusive où personnes en situation de handicap et valides naviguent et régatent ensemble. La FFVoile est donc fière de soutenir le projet d’Hubert et de Jacques qui portent haut les couleurs de l’inclusion. »

JACQUES VOULAIT FAIRE UNE COURSE, MOI, MON AMBITION ÉTAIT DE TRAVERSER L’ATLANTIQUE », PRÉCISE HUBERT. « SEULS, ON NE L’AURA JAMAIS FAIT, MAIS À DEUX, ON LE FERA. »

Sur l’océan, les deux copains partiront avec un navire choisi pour ses performances et son accessibilité. « Nous avons effectué des aménagements afin de nous adapter aux nécessités de l’équipage », explique Jacques. « Ce bateau devra être solide est marin. Il devra faire ses preuves sur tous les plans d’eau en régate. » Entre Lorient-Madère et la Martinique (plus de quatre semaines de mer), ils opteront pour le meilleur chemin, les plus belles allures. Loin de leurs terres natales, ils s’en iront avec les Alizés. Un rêve de gamins devenu réalité pour ces deux amis. Pour aider leur projet inclusif : hubertdelelis@gmail.com et Jacquesholstein1@gmail.com. 06 51 68 24 42 et 06 25 80 18 93

Infos + : Dans leur team, les deux compagnons accompagnent un bateau entièrement féminin, Le Mathusalem (mis à l’eau le 30 septembre dernier). « Notre programme appelé La Transat de l’un-valide n’est pas uniquement La Transquadra ! », convient Hubert. « Nous aurons trois navires. Sur une période de trois ans, un Surprise effectuera les entraînements d’hiver avec cet équipage exclusivement féminin, un autre (Suspens) disputera les courses du Rorc et le troisième accomplira La Transquadra. Ce qui fait que nous avons dans notre projet une démarche inclusive et de diversité » 

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