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un acte de grande lâcheté

Dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 septembre, après minuit, un ou plusieurs individus ont pris pour cible la librairie Le Failler, rue Saint-Georges, à Rennes. La vitrine a été frappée à une dizaine de reprises, laissant des impacts désormais cachés derrière de grands panneaux en bois. Sur place, un potelet en métal a été retrouvé : il aurait servi à commettre les dégradations.

La police municipale est intervenue dans la matinée pour constater les faits. Une plainte va être déposée, le préjudice étant jugé important. « C’est du vandalisme, très clairement », réagit Dominique Fredj, directeur du lieu. « Je ne crois pas à une tentative d’intrusion où alors ils ne sont pas très malins ! Je suis étonné et en même temps presque inquiet dans la mesure où s’attaquer à la vitrine d’une librairie, d’une structure culturelle ou encore d’un journal, c’est rare et cela a un sens. Depuis seize ans que j’habite Rennes, je crois qu’à aucun moment aucune librairie n’a été de cette manière agressée. Il y a une étape qui vient d’être passée. »

BIEN SÛR QUE NOUS SOMMES TRAUMATISÉS, HEUREUSEMENT, IL N’Y A PAS EU DE PERSONNES BLESSÉES ET IL N’Y A PAS EU DE VIOLENCE. »

Le responsable s’interroge sur le sens d’un tel geste. « On ne comprend pas. Cette vitrine met en valeur le polar et la BD. Il n’y avait rien de polémique. J’ai le sentiment qu’il y a eu un véritable acharnement. » Très marqué, Dominique Fredj insiste aussi sur la portée symbolique. « Le fait de toucher à une librairie, c’est frapper à la liberté d’expression et de pensée. Parlons clair : c’est un acte d’une grande lâcheté. Parfois, des clients mécontents nous écrivent sur tel ou tel ouvrage et nous leur répondons. Il y a un échange en direct. Ici, nous ne sommes pas dans le même contexte, ils ont attendu le fin fond de la nuit pour casser une vitrine et un symbole. »

À deux pas de là, place du Parlement, un magasin de vêtements est déjà protégé par des panneaux pour se prémunir contre les dégradations en marge de manifestations. De quoi inquiéter les riverains. « Devra-t-on en arriver là pour tous les commerces du centre-ville ? », s’interroge l’un d’eux. La librairie, institution rennaise, reste ouverte et continue d’accueillir ses nombreux lecteurs.

Dominique Fredj, le libraire.

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