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TRANSPORTS BOUISSOU : “NOS CHAUFFEURS-LIVREURS SE LÈVENT TOUS LES MATINS POUR ALIMENTER LA FRANCE”

Marius Bouissou transporte des produits alimentaires, des pièces automobiles industrielles et du courrier à bord de grands camions (19 tonnes) ou de sept semi-remorques. Installé à Guichen, il travaille pour le compte de clients comme Gefco, La Poste… sur tout le grand Ouest. “Nous employons aujourd’hui 14 chauffeurs et nous faisons aujourd’hui principalement de l’alimentaire”, explique-t-il.

L’entreprise Bouissou a devancé les mesures de protection

Bien avant le début de la crise, l’entrepreneur n’a pas tardé à prendre des mesures pour protéger ses employés. “J’ai demandé à mes conducteurs de respecter la distanciation sociale”, insiste Marius Bouissou. Lors de leur tournée, il leur a imposé de n’entrer en contact avec aucun des clients et de signer les “émargements” à la place des expéditeurs et des clients. “J’ai devancé le décret gouvernemental pris la semaine dernière. J’avais déjà mis tout en place depuis 15 jours.”

Depuis le confinement, c’est même bien plus radical ! Ses chauffeurs n’ont plus aucune interaction sociale avec les clients. “Ils ouvrent leurs camions pour le déchargement puis remontent dans leurs véhicules. En cas de problème, ils doivent présenter de leur cabine une feuille de papier avec leur numéro de téléphone ! A charge aux clients d’appeler si besoin”, précise l’entrepreneur de Guichen.

Mais elle cherche partout des masques

Mais le chef d’entreprise est tout de même inquiet pour ses employés. “On ne sait pas combien de temps le virus reste sur les surfaces”, explique-t-il. “Or, en France, on ne trouve plus de gel, de masques bref on ne trouve plus rien. Avant le confinement, j’ai essayé de m’en fournir auprès de pharmacies mais toutes étaient en pénurie ! L’État avait réquisitionné tous les stocks.”

Depuis, Marius Bouissou tente de trouver du matériel de protection sur le Net. “Il faudrait au minimum deux ou trois masques par chauffeur et par jour.” Dans leurs camions, les chauffeurs livreurs luttent tant bien que mal contre le virus avec de l’eau et du savon. “Ils se nettoient les mains dès la sortie ou leur entrée de leur cabine. Mais aujourd’hui des conducteurs refusent d’aller dans certaines régions. Je fais avec et je comprends leur point de vue. Je leur demande de me le plus souvent possible dire leurs craintes.”

Maigre compensation, les conditions de circulation sont beaucoup plus faciles. “Mais tous les conducteurs le disent tous. La route est plus agréable. Tout est fluide et nos chauffeurs ont beaucoup moins de pression sur les horaires. Même si nous n’en mettons jamais en temps normal.” Depuis le début de la crise, les transports Bouissou ont baissé leurs activités de 70 %. “Je me suis battu pour me diversifier. Les premières semaines ont été un peu compliquées. Mais j’ai fini par trouver du boulot dans l’alimentaire. Je suis très fier de mes conducteurs. Il se lèvent tous les matins pour alimenter la France et prennent une grosse part de risque en prenant la route tous les matins tout en ne sachant pas où ils vont et à quelle heure ils vont rentrer le soir. Ils ont été très réactifs et très polyvalents. Je les en félicite.”

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