Stationnement à Rennes : les commerçants veulent des parkings ouverts plus tard
Une conférence de presse avec Laurence Taillandier, présidente du Carré Rennais, c’est toujours un moment sans langue de bois. Ce matin, elle annonçait la prochaine grande braderie prévue le 25 juin. Mais comme à son habitude, elle en a profité pour élargir le propos, en pointant du doigt un sujet sensible pour les commerçants du centre-ville : l’accès au stationnement.
En plus de son opposition à la destruction imminente du parking Vilaine – elle espère encore quelques semaines de sursis à la rentrée – elle alerte désormais sur les horaires de fermeture jugés trop précoces des parkings publics. « Ils ferment relativement tôt », constate-t-elle. « Nous en avons parlé au gestionnaire, Citédia, mais pour l’instant, nous n’avons pas de réponse ! Nous aimerions une fermeture plus tardive, à minuit. »
Actuellement, la plupart des parkings rennais ferment dès 21 h, notamment Kléber avec 383 places dont 90 % sont occupées par des abonnés, Hoche avec 777 places, Arsenal avec 605, Chézy-Dinan avec 401, Colombier avec 1 159, Charles de Gaulle avec 788, Halles Centrales avec seulement 36, Gare Sud avec 1 200, Hôtel Dieu avec 305, et Les Lices avec 422. Seuls quelques-uns, comme Colombier, restent accessibles 24h/24 ; Charles de Gaulle ferme à 2 h du matin, tandis qu’Arsenal prolonge jusqu’à 22 h en semaine et reste ouvert sans interruption du vendredi matin au dimanche matin.
Pour les commerçants, cette plage horaire trop restreinte pénalise l’accès au centre-ville en soirée, notamment pour les restaurateurs et les clients venus de l’extérieur, (qui représentent en journée plus de la moitié de la fréquentation dans certains établissements comme les Galeries Lafayette). Selon Laurence Taillandier, beaucoup de ces visiteurs rencontrent des difficultés pour se garer à proximité du centre, ou simplement pour s’y retrouver dans le dédale de la signalétique, et risquent de ne pas revenir. La situation est d’autant plus préoccupante que, malgré un chiffre d’affaires estimé à 608 millions d’euros en 2022, faisant de Rennes le premier pôle commercial de Bretagne, le centre-ville subit une érosion progressive de son attractivité face aux nouvelles habitudes de consommation et à la montée du commerce en ligne.
Dans d’autres métropoles, les règles sont plus souples. À Nantes, les parkings du centre-ville comme Graslin ou Commerce restent accessibles 24h/24, tandis qu’à Paris, la quasi-totalité des parkings souterrains, notamment ceux gérés par Indigo, Saemes ou Interparking, sont ouverts en continu, offrant une liberté d’accès totale aux automobilistes, de jour comme de nuit. La mairie de Rennes, elle, reste fidèle à sa ligne : encourager la mobilité durable en misant sur les transports en commun, les modes doux, et les parcs-relais en périphérie. Une stratégie assumée, mais qui selon les commerçants ne suffit pas à compenser les contraintes vécues par les visiteurs occasionnels ou les acheteurs du soir, surtout lorsque ces derniers ne trouvent pas facilement où se garer.
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