qui sont les milliardaires bretons ?
Chaque année, le magazine Challenges publie son classement des 500 plus grandes fortunes professionnelles françaises. En 2025, comme les années précédentes, plusieurs noms bretons y figurent, mais pour nombre d’entre eux, la tendance est à la baisse. L’année a été particulièrement rude pour les patrimoines liés aux secteurs du luxe, de la finance ou encore de l’énergie. C’est notamment le cas de François Pinault, toujours premier Breton du palmarès, mais dont la fortune est passée de 23,6 milliards à 15 milliards d’euros en un an. Le recul est brutal. Le groupe Kering, dont il détient 42 %, a connu une véritable tempête boursière, son titre ayant chuté de près de 50 %. Malgré cela, François Pinault conserve sa position de 9e fortune de France, preuve que sa puissance reste considérable.
D’autres poids lourds bretons suivent une trajectoire similaire. Vincent Bolloré (15e français), dont la famille figure parmi les plus influentes du pays, voit également sa fortune décliner. Il recule à la 15e place nationale, confirmant que les grandes dynasties industrielles ne sont pas épargnées par les secousses économiques. Estimée à 9,75 milliards en 2025, son patrimoine était encore à 11,1 milliards l’an passé. La scission de Vivendi, mal accueillie par les marchés, semble avoir pesé.
La même tendance affecte François Perrodo (17e du classement national). Héritier d’un empire pétrolier, il se maintient à un haut niveau avec 9,1 milliards d’euros, mais en léger ralentissement par rapport aux 9,5 milliards de l’an dernier. Moins médiatisé que Pinault ou Bolloré, l’homme reste néanmoins l’un des piliers discrets du capital breton.
À contre-courant de cette tendance baissière, Louis Le Duff (quatrième de la région) réalise l’une des plus fortes progressions du classement. En un an, il passe de la 44e à la 30e place nationale. Sa fortune atteint désormais 4 milliards d’euros, en hausse de 800 millions. Cette croissance spectaculaire est tirée par l’expansion de son groupe dans la restauration et la boulangerie industrielle. Une performance qui tranche avec la morosité ambiante du classement breton.
En revanche, Daniel Roullier (40e Français), à la tête du groupe éponyme spécialisé dans la nutrition animale et végétale, voit lui aussi son patrimoine reculer, passant de 3,7 milliards à 3 milliards d’euros. Malgré cette baisse, il reste solidement ancré parmi les fortunes majeures de la région. Bris Rocher, petit-fils du fondateur d’Yves Rocher, enregistre également un repli, avec une fortune estimée à 1,9 milliard contre 2,1 milliards un an plus tôt. Ce mouvement de retrait est en partie lié à une stratégie de recentrage sur le cœur de métier cosmétique du groupe, avec notamment la cession d’activités comme Petit Bateau ou Stanhome. Son cas illustre une évolution plus large au sein de certaines entreprises familiales bretonnes, où les héritiers cherchent à affiner leur positionnement plutôt qu’à tout conserver.
Parmi les fortunes moins connues, mais toujours solides, la famille Savare, héritière d’Oberthur, maintient son niveau à 1,65 milliard d’euros. D’autres, comme Didier Tabary, créateur du groupe Kresk (cosmétiques), ou Bernard Charlès, toujours président de Dassault Systèmes, gardent également un patrimoine stable, autour de 1,3 milliard et 1,15 milliard respectivement. Enfin, des figures comme Didier Ferré, ex-restaurateur reconverti dans l’immobilier et l’hôtellerie, ou Christian Roulleau, fondateur du groupe Samsic, franchissent ou approchent le seuil symbolique du milliard d’euros. Tous deux confirment que la Bretagne reste un terreau fertile pour les grandes réussites entrepreneuriales, même dans un contexte plus incertain.
Par rapport aux éditions précédentes du classement de Challenges, on observe donc un ralentissement net pour la plupart des fortunes bretonnes, souvent corrélé à la volatilité des marchés boursiers ou à des stratégies de recentrage. Seule exception notable, Louis Le Duff incarne cette capacité à croître dans l’adversité. Pour en savoir plus sur le palmarès français.
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