QU’EN EST-IL DU FUTUR DES PANNEAUX PUBLICITAIRES À RENNES ?
Le conseil municipal de Rennes a entériné, le 24 mars 2025, le renouvellement de la concession des panneaux publicitaires (hors abris-bus) pour une durée de neuf ans. JC Decaux en conserve la gestion. Mais au-delà de cette attribution, c’est une certaine idée de l’espace public qui a refait surface dans l’hémicycle : celle d’un ville plus apaisée, débarrassée autant que possible des injonctions à consommer.
C’est l’adjoint à la communication, Sébastien Sémeril, qui a officialisé la décision, en soulignant les critères ayant guidé le choix : équilibre financier, qualité technique, et intégration urbaine. Depuis le début du mandat, la majorité revendique des avancées notables dans le cadre du Règlement local de Publicité intercommunale (RLPi). Sur les 272 panneaux promis à la suppression, 264 ont déjà disparu. Cette trajectoire est saluée par les habitants, selon l’élu écologiste Laurent Hamon, pour qui cette « dépublicisation progressive » a profondément transformé le paysage urbain.
Mais malgré cet apparent alignement des planètes, certaines tensions persistent au sein de la majorité de la gauche municipale. Laurent Hamon les formule sans détour. Le contrat ne mentionne pas le « réemploi » des anciens supports, n’intègre aucun cadre éthique sur les contenus diffusés, et repose sur un modèle économique jugé fragile compte tenu de la réduction du nombre de panneaux. Autant de zones d’ombre qui contrastent avec l’ambition d’une ville plus verte et moins marchande. « Nous voulons être clairs : ce n’est pas au moment où nous démontons des panneaux que nous en réinstallerons. »
Ces réserves trouvent un écho jusque dans l’exécutif. « Je partage vos préoccupations, vos inquiétudes et finalement votre vigilance », a reconnu Sébastien Sémeril. Mais l’élu, préposé aux panneaux, souhaite aller plus loin. Il plaide aujourd’hui pour une harmonisation des pratiques. « Même si nous avons deux concessionnaires différents, nous nous emploierons à émettre des orientations identiques entre l’agglomération et la ville de Rennes, avec Mathieu Theurier. »
Mais la régulation n’est pas le seul enjeu. Une autre problématique inattendue émerge : celle de l’accès à l’affichage pour les structures rennaises. « Auparavant, il suffisait d’appeler la ville pour promouvoir un événement. Désormais, il faut passer par JC Decaux… et souvent payer. « Ce n’est pas la même chose, si bien que nous avons quelques délibérations, ici, en conseil Municipal pour accompagner des acteurs locaux et culturels dans le financement de cette publicité », admet-il. C’est donc là que se joue la suite : dans ce compromis à trouver entre sobriété dans l’espace public et soutien actif à la vie culturelle et associative. Un compromis encore à affiner, mais désormais clairement posé sur la table par Sébastien Séméril.
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