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PLAIDOYER POUR NOTRE PAYSANNERIE

Le monde agricole est loin des métropoles. Il est loin de Bruxelles. Mais qu’on se le dise, il est plus que jamais présent à nos côtés et dans nos cœurs ! Diverse, variée, multiple, l’agriculture est désormais unie contre le mépris des politiques européennes, gouvernementales et régionales. Elle est rassemblée contre l’augmentation du carburant, contre l’inflation des réglementations, contre les crises sanitaires, contre la baisse des revenus, contre les lourdeurs administratives. Devant cette longue litanie de complaintes, les fables étatiques alimentent le vent de colère. Elles sont le terreau d’une fronde venant d’Occitanie et soufflant bientôt sur l’ensemble de nos régions.

Mais là-haut, dans les châteaux de la République et de l’Europe, la technocratie reste plantée dans ses certitudes. Elle fait preuve d’une condescendance déplacée où ses mots sont un affront au monde du courage et du bon sens. Entre les agriculteurs et les décideurs, le fossé de l’incompréhension grandit au fil des réformes. Il devient le réceptacle des ressentiments et des non-dits. Il n’est plus qu’un lisier de haines où se déverse depuis tant d’années le flot des lamentations.

De ce tourbillon de mécontentement, les paysans de France vont en sortir la tête haute. Ils veulent vivre de leur métier, cultiver leur terre et regarder dignement le sillon tracé de leurs tracteurs. Ils sont les laboureurs du peintre Millet, ils sont les fermiers de Corot. Ils sont la fierté de notre pays de bocage tant vanté par Maupassant, Giono, Pagnol et les autres. Jadis, ils étaient salués par les grands de ce monde, qui parfois venaient tâter le cul de leurs vaches en Corrèze et ailleurs. Naguère, ils étaient de notre univers.

Mais de cette splendeur passée, plus rien ! Les paysans d’aujourd’hui sont à la merci des grandes surfaces alimentaires, de l’industrie agroalimentaire et plus encore du pacte vert pour l’Europe (galimatias environnemental). Ils sont livrés à la chienlit technocratique qui, drapée dans un discours politiquement correct, entraîne l’industrialisation de la terre. Car seules les grandes exploitations ont désormais les moyens d’appliquer les normes européennes et de racheter nos cultures.

Qu’on laisse à nos paysans le soin de cheminer le long de leurs champs ! Qu’on donne à nos cultivateurs leur liberté ! Car dans nos campagnes, la révolte gronde ! Elle pourrait bien vite s’enflammer comme l’ont déjà fait les gilets jaunes ou les bonnets rouges dans des temps passés. Les jacqueries sont violentes, mais souvent légitimes. Elles germent au fil des arrogances, mais peuvent disparaître au fil des abondances. Nos tracteurs doivent labourer nos champs. En défilant dans nos villes, ils ne doivent pas être le chant du cygne de la plus belle des professions : agriculteur.

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