Piscine Saint-Georges : 28 millions d’euros pour des travaux prévus entre 2028 et 2030
La piscine Saint-Georges, joyau du centre de Rennes, s’apprête à entrer dans une nouvelle ère. Construite entre 1923 et 1926 par l’architecte Emmanuel Leray et ornée des célèbres mosaïques d’Isidore Odorico, elle est « remarquable d’un point de vue patrimonial », comme l’a rappelé Frédéric Bourcier, adjoint en charge du dossier, , lors du dernier conseil municipal, ce 19 mai 2025. « Quasi centenaire, elle est l’un des derniers bassins “art déco” et du siècle précédent », a noté l’élu. Classée Monument historique en 2016 et considérée parmi les plus belles piscines au monde par une revue américaine, elle est aussi, pour beaucoup de Rennais, le lieu où ils ont appris à nager. « C’est un endroit bien identifié, chargé de souvenirs ».
L’ENJEU, C’EST D’ABORD CELUI DE CONSERVATION ET NOUS SOMMES EN ACCORD AVEC LES SERVICES DES MONUMENTS HISTORIQUES ET DE L’ÉTAT. » FRÉDÉRIC BOURCIER.
Mais le poids des années se fait sentir. « Quand un édifice a un siècle, il faut réinterroger son degré de vétusté et ses usages », indique Frédéric Bourcier. Pour lui, il est temps d’y croiser « préservation du patrimoine et transition énergétique ». Dans ce haut-lieu, les travaux se dérouleront de janvier 2028 à juillet 2030 pour un montant total estimé à près de 28 millions d’euros. Ils viseront à retrouver l’état d’origine du bâtiment tout en l’adaptant aux normes contemporaines.
Ce chantier impliquera la restauration des volumes intérieurs (dont la spectaculaire grande voûte aujourd’hui dissimulée) et de la polychromie de la façade. Il nécessitera encore la réfection du bassin et des mosaïques, la remise en état du jardin nord-ouest et de la fontaine, mais aussi la refonte complète des systèmes techniques (chauffage, ventilation, plomberie). « Il faudra également avoir un traitement acoustique du lieu », ajoute Frédéric Bourcier. « Et puis, il y aura un réaménagement des locaux à envisager, une restructuration des vestiaires, de l’accueil, de l’ensemble des bains-douches. »
IL EST ESSENTIEL DE PRÉSERVER LES BAINS-DOUCHES, UN SERVICE D’UTILITÉ SOCIALE RÉEL POUR LES PERSONNES LES PLUS PRÉCAIRES. » LAURENT HAMON.
« Au regard des sommes allouées pour cet équipement, a insisté l’élu écologiste, Laurent Hamon, il nous paraît crucial d’avoir une rénovation durable à la hauteur des enjeux de construction actuels. Il nous faudra travailler tant sur l’isolation du bâtiment, bien évidemment, que sur les économies d’eau et d’énergie. Il faudra également maximiser le réemploi de matériaux. Nous y serons particulièrement attachés et vigilants. ». L’amélioration énergétique prévoirait notamment une isolation des toitures et façades, la pose de double vitrage, et la récupération d’eau, avec à la clé une réduction attendue de 20 % des consommations d’énergie et de 10 % de l’eau. De la même majorité, Arnaud Stéphan a, lui, souligné la cohérence d’ensemble d’une politique de la ville qui mise sur le patrimoine autant que sur l’accès à la culture et au sport. « Cet investissement incarne l’engagement de notre municipalité dans le développement, partout sur notre territoire, d’une offre culturelle et sportive. La cité de la Danse au Triangle, le Musée des Beaux-Arts à Maurepas, et aujourd’hui Saint-Georges dans le centre, c’est bien une vision d’ensemble de la ville que nous portons. Nous sommes ravis de participer à une majorité qui travaille à la mise en valeur du patrimoine, et même de son matrimoine, tant il semble qu’une piscine ait bien plus d’attributs liés à l’idée de la maternité. »
Si l’opposition, par la voix d’Antoine Cressard soutient sans réserve ce « fleuron du patrimoine urbain », elle regrette un lancement tardif du chantier. « Nous n’avons jamais partagé votre choix de reporter les travaux de rénovation de la piscine, alors que la maire les avait inscrits en toutes lettres dans son programme électoral pour la mandature actuelle. Cela traduisait, à notre avis, un manque d’anticipation et d’intérêt pour l’état réel de cet ouvrage. Si cette restauration avait été lancée au début du mandat, elle serait aujourd’hui en voie d’achèvement, ce qui aurait été parfait pour son centenaire en 2026. Cette rénovation doit être l’occasion de revoir à terme l’ensemble du fonctionnement annuel et des horaires de Saint-Georges. Ce bassin, je le répète, doit rester ouvert plusieurs semaines pendant ll’été. Tous les Rennais ne partent pas en vacances et, dans une métropole régionale de plus de 200 000 habitants, ce type de service ne devrait pas fermer deux mois de suite. »
En réponse, Frédéric Bourcier a défendu bec et ongles son planning. « Ce calendrier n’a pas été choisi par hasard. Il s’inscrit dans un enchaînement logique avec l’ouverture du centre de Villejean, puis les travaux à la piscine de Bréquigny. L’objectif est clair : limiter au maximum l’impact pour les usagers, les clubs et les scolaires. » À l’unanimité, le conseil municipal a adopté ce projet « majeur et enthousiasmant », pour que Saint-Georges demeure ce lieu de beauté, de mémoire et de service public qui fait la fierté de Rennes et de ses habitants.
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