MÉTRO : LA VILLE DE RENNES EST-ELLE TENUE PAR SIEMENS ?

On espérait une ouverture de la ligne B du métro en mars 2022, à l’occasion du vingtième anniversaire de l’ouverture de la ligne A. Mais que nenni ! Aucune date n’est pour l’heure donnée. Pourtant, l’ex-président de Rennes Métropole (reconverti en consultant émérite auprès des collectivités), Emmanuel Couet, avait promis une inauguration en décembre 2020. Un an plus tard, les questions de l’opposition sur le “retard à l’allumage” restent toujours sans réponse. “Avez-vous une date concernant la mise en fonctionnement de la ligne B ?”, a demandé Charles Compagnon, porte-parole du centre-droit rennais. “Son ouverture a été retardée à plusieurs reprises, pour différentes raisons techniques ou en lien avec la crise sanitaire” a ajouté Antoine Cressard (En Marche), lors du dernier conseil municipal. “D’abord annoncé pour 2020 puis pour le printemps 2021 et maintenant pour le début 2022 ou courant 2022, ce sujet est la question que beaucoup de métropolitains et de métropolitaines se posent. Actuellement, nous sommes dans le flou le plus total. On entend, ici et là, que cette mise en service serait imminente ou inversement que ce ne serait pas, dans le meilleur des cas, avant l’été prochain.  Ce matin par ailleurs, nous avons pu lire dans la presse locale que les lignes de trambus devraient être dévoilées en mars 2022. On imagine bien que vous avez donc établi ce calendrier en cohérence avec la date de l’inauguration de la ligne B.  C’est pourquoi, pouvez-vous, nous éclairer le conseil métropolitain sur l’agenda de mise en route de la seconde ligne de métro ?”

En réponse, la maire de Rennes, Nathalie Appéré, est restée évasive. “On ne peut pas le dire précisément. La semaine prochaine, nous rencontrerons Siemens Mobility pour un nouveau point d’étape.” Selon Ouest-France, Siemens fait notamment face à des difficultés de vibrations des rames et doit régler des suspensions des véhicules. Résultat, les engins ont été rapatriés “dare-dare” dans une usine. Mais malgré les cris d’orfraie des élus, Siemens (préféré à d’autres solutions en 2017) aurait le bon rôle. Le groupe aurait promis des rames dernier cri à notre bonne ville, sauf que visiblement tout n’était pas au point. “La métropole a voulu voir grand, sans avoir les moyens”, explique un proche du dossier.  “Comme c’est une nouvelle technologie, elle l’aurait eue à moins cher.  Les élus n’ont désormais qu’une seule arme : feindre la colère. En tout cas, ce qui est admissible, c’est que la ville ne soit pas transparente…” Dans ce dossier, qu’en est-il des modalités contractuelles ? Que le contrat prévoyait-il ? Etait-il stipulé des indemnisations en cas de retard ? 

Une marche à blanc pourrait retarder encore le dossier. Pour tester les rames en conditions réelles, une marche à blanc est prévue après les derniers réglages du constructeur Siemens. En attendant la prochaine ligne B prévue pour lutter contre les embouteillages, les conducteurs vont continuer à trinquer et les parcs-relais (comme celui de Saint-Jacques) ne sont toujours pas ouverts.

Un matériel dernier cri : Sur la ligne B, 25 navettes 100 % automatiques Cityval équipées du CBTC (système de communication radio haute performance) circuleront dès que possible avec un intervalle réduit de 67 secondes entre les trains. Elles ont été préférées à deux autres solutions : le Val de SIEMENS SAS, qui équipe déjà la ligne A, et le LIM de BOMBARDIER. Le système CityVal qui sera installé pour la première fois à Rennes est basé sur les équipements principaux suivants : un matériel roulant moderne CITYVAL, véhicule à pneus sur voie en béton, développé avec des objectifs d’optimisation de sa maintenance et un guidage des véhicules dérivé de celui en fonctionnement sur plusieurs lignes de tramways en France ou à l’étranger,

Pas de problème d’infrastructures. Pour expliquer ce retard, beaucoup évoquaient des problèmes sur le viaduc. Que nenni ! “Le viaduc est  prévu pour accueillir à terme des triplets (rames de 3 voitures) remplis de voyageurs. Les tests réalisés en 2019 avec des camions ont été parfaitement conformes aux prévisions”, explique la communication de la Semtcar. Toutes les réserves, passées, en revue en décembre avant la réception des ouvrages, auraient été levées depuis. 

La position de Siemens. Sur sa page internet, Siemens annonce l’ouverture de la ligne en 2020 ! Contactée, la chargée du projet n’en dit pas plus. “Vous comprendrez bien que je ne peux pas donner plus d’informations dans l’immédiat”, explique-t-elle. “Je n’ai pas de commentaires particuliers à faire, à ce stade.” A la question, Siemens peut-il innover sur Cityval sans que la ville ne puisse dire quoi que ce soit ? La réponse est la même. “Je n’ai pas de commentaires à apporter.”

Info + : le Tour de France cycliste n’avait pas été organisé par la ville au regard de l’inauguration prévue de la ligne b.