Mem : la justice annule un ancien permis de construire… déjà caduc
Le 8 juillet 2025, la Cour administrative d’appel de Nantes a donné raison à l’association La Nature en Ville et à deux riverains de la Prévalaye. Elle a annulé le permis de construire délivré fin 2022 par la maire de Rennes au CPPC (Centre de Production des Paroles Contemporaines). Ce permis autorisait l’implantation temporaire d’une salle de spectacle (MEM) et d’une guinguette sur le site de La Piverdière, en zone naturelle.
Par sa décision, la Cour administrative d’appel annule l’ordonnance du 3 août 2023 rendue par le président du tribunal administratif de Rennes. Pour elle, ce type de permis, qui doit rester une exception strictement encadrée, a ici servi à contourner les règles. Arguments avancés, le projet autorisé se trouvait en zone naturelle, où les constructions sont normalement interdites. Il n’était pas justifié par une véritable nécessité, puisque les activités prévues auraient pu s’implanter ailleurs. Enfin, ce nouveau permis prolongeait une autorisation déjà accordée en 2019 pour quatre ans, ce qui allait clairement au-delà d’un usage temporaire.
EN RÉALITÉ, ON N’ÉTAIT PLUS FACE À UNE SOLUTION PROVISOIRE, MAIS À UNE INSTALLATION DURABLE CAMOUFLÉE
Mais dans les faits, cette autorisation municipale était limitée dans le temps, jusqu’à fin 2024, et la structure concernée — l’ancien chapiteau du Magic Mirror — a été démontée depuis. Depuis juin 2025, une nouvelle guinguette a rouvert, et un Magic Mirror, plus grand et mieux insonorisé (2 000 places), doit ouvrir en octobre 2025 à quelques dizaines de mètres de là, avec un nouveau permis.
La décision du 8 juillet 2025 est donc avant tout symbolique. Mais pour les associations et les riverains hostiles à toute construction sur le site de la Prévalaye, ce jugement reste toutefois une victoire sur le principe, même s’il ne remet pas en cause le projet actuel du MeM 2. La suite du bras de fer se devrait peut-être évoluer sur d’autres fronts, en particulier politiques, à quelques mois du début de la campagne municipale. Les opposants à Nathalie Appéré et ses équipes mettront sans doute en avant les « atermoiements » de ce dossier. La commune de Rennes et le Centre de production des paroles contemporaines verseront aux requérants, la somme globale de 800 euros, au titre des frais de procédure.
Les commentaires sont fermés.