LES AUTO-ENTREPRENEURS MOBILISÉS CONTRE LA RÉFORME DE LA TVA
Ce mardi 25 mars, sur la place de la République, à Rennes, environ 100 auto-entrepreneurs ont pris part à la mobilisation nationale, organisés par la Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE). Unis par une même inquiétude, ils disent non à la réforme du régime de la microentreprise.
Actuellement, les autoentrepreneurs sont dispensés de cette taxe en dessous de 85 000 € pour les activités de commerce et 37 500 € pour les prestations de service. La réforme prévoit d’abaisser ce seuil à 25 000 € pour tous, ce qui concernerait plus de 200 000 micro-entreprises. La mesure, suspendue jusqu’au 1er juin, vise à uniformiser à l’échelle européenne les seuils d’exonération de TVA.
« C’est dramatique », convient Paul, coiffeur à domicile. « Pour continuer à vivre de notre activité, il faudrait augmenter nos tarifs de 20 % d’un coup, ou rogner sur nos marges », s’alarme un autre indépendant présent sur la place. Contenue dans la loi de finances 2025, la mesure est passée inaperçue. Mais le gouvernement ne s’attendait pas à un tel retour de flamme. « Il eut été essentiel d’apporter une réflexion en amont, d’autant qu’il n’y avait pas d’urgence particulière », estime Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI) dans le journal La Tribune.
Selon le gouvernement, la réforme répond à une exigence européenne pour éviter les distorsions de concurrence, notamment avec des artisans étrangers bénéficiant jusqu’ici de l’exonération française. « Le risque était que ces professionnels orientent leur activité vers la France pour profiter de cette franchise », avance un conseiller de Bercy. À Rennes, l’ambiance était empreinte de détermination et de solidarité. Dans un communiqué daté du 28 février, Bercy a promis « des adaptations de la mesure » à venir. Mais pour beaucoup, le mal est fait. Car derrière les chiffres, c’est la survie de milliers de petites activités indépendantes qui est en jeu.
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