le Louvre à Alma
Depuis ce 9 septembre, les clients de Rennes Alma croisent la Joconde, la Vénus de Milo ou encore La Grande Odalisque. Pas besoin de billet pour Paris ! Ces chefs-d’œuvre — ou plutôt leurs vingt reproductions officielles — font partie de l’exposition itinérante « J’habite au Louvre », conçue depuis 2025 et proposée dans les centres commerciaux du groupe Unibail-Rodamco-Westfield.
« L’idée est de présenter des collections assez diverses qui représentent tous les départements du Louvre », explique Bertille Dubois, chef de projet au Louvre. « Des médiatrices sont présentes le matins et l’après-midi sur toute la durée de l’exposition. Elles accompagnent les visiteurs dans la découverte des œuvres à travers des visites classiques ou plus ludiques. On veut créer un lien intime avec le public, une vraie chasse aux trésors. »
Au-delà de la Joconde, connue de tous, cet évènement offre des découvertes plus rares, comme des copies des dessins de Léonard de Vinci habituellement conservés en réserve. « On essaie de proposer un équilibre entre artistes, hommes et femmes, entre peintures et sculptures, entre icônes et œuvres moins visibles », ajoute Bertille Dubois. Dans cette scénographie inspirée de la Pyramide du Louvre et du parquet de la Galerie d’Apollon, les visiteurs sont invités à regarder autrement les peintures. « Les cartels rédigés à la première personne donnent la parole aux compositions elles-mêmes », ajoute Bertille. « C’est une façon plus ludique, plus personnelle de présenter les œuvres, leur histoire, leurs origines, leurs peintres. Le Louvre appartient à tous depuis 1793. Avec notre expo, nous réaffirmons ce message : chacun peut y trouver une part de lui-même. »
Chaque année, le Louvre attire plus de 35 000 visiteurs par jour et possède 35 000 créations exposées. Mais la taille du musée peut intimider. « Notre monument est tellement énorme que cela peut faire peur », reconnaît Cathy Losson, chef de projet. « Avec cette exposition, on vient vers les Français, pour leur donner envie de les familiariser avec notre collection. » Au passage, elle insiste sur les conditions d’accès dans son musée : la gratuité pour les moins de 26 ans et les parcours de visites qui permettent de profiter des collections sans se perdre. « Il vaut mieux revenir plusieurs fois et cibler un département, comme l’Égypte ou les objets d’art », conseille-t-elle.
Quand un centre commercial devient musée
Si cette rencontre a lieu à Rennes Alma, ce n’est pas un hasard. Le projet est porté avec Unibail-Rodamco-Westfield, gestionnaire du centre. « Rennes, c’est 7 millions de visiteurs par an, soit l’équivalent de l’affluence du Louvre », souligne Aigline de Ginestous, directrice des relations institutionnelles du groupe. « Notre rôle est d’amener la culture jusqu’au dernier kilomètre. On le fait avec la Joconde, mais aussi demain avec d’autres opérations d’intérêt général (Job Dating). » Pour elle, l’itinérance a une force symbolique : « Tout au long de l’année, on a voulu faire voyager ces œuvres dans nos centres, de Rosny 2 à Lyon, de Paris à Dijon, et maintenant à Rennes. C’est une manière de rappeler que la culture appartient à tous. » Exposition ouverte de dix heures à la fermeture jusqu’au 17 septembre.
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