L’alternance, une valeur ajoutée pour les entreprises

Entre théorie et mise en pratique, l’alternance apporte une expérience cruciale pour les jeunes et des compétences utiles aux entreprises. Camille Videlo et Margaux Robiou, respectivement chargée de développement et chargée des relations entreprises à l’IFAG Rennes, nous développent les atouts de ces formations.

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste l’alternance ?

Camille Videlo : L’IFAG est le premier réseau d’école de management en France avec 27 campus et plus de 3000 apprenants. Depuis sa création en 1968, l’IFAG a toujours misé sur le principe de l’alternance en alliant la théorie et pratique. Depuis plus de 4 ans, l’IFAG a son propre CFA et met en place des contrats d’apprentissage. Les apprenants ont le statut de salarié, et sont présents en entreprise trois jours par semaine. L’alternance dure un an pour les Bac+3 et deux ans pour les BTS et le mastère. Sur le campus de Rennes, nous proposons un BTS conseil et commercialisation de solutions techniques, un BTS gestion de la PME et un Bachelor responsable d’activité et un Mastère manager de business unit.

Peut-on parler d’« accélérateur de formation » pour l’alternance ?

C.V. : Avec une présence toutes les semaines en entreprise, les alternants deviennent très rapidement autonomes mais surtout gagnent en maturité. Le rôle des tuteurs en entreprise est primordial, ils font le lien entre les acquis issus des cours et les missions attribuées en entreprise. Ajouté à cela, le rythme de formation leur permet de suivre les dossiers sur le long terme et monter rapidement en compétence. Enfin, ils apprennent aussi les codes du monde du travail ce qui leur permet de bien maîtriser leur environnement et de s’adapter à différents contextes d’entreprise.

C’est donc un apport concret pour l’entreprise ?

Margaux Robiou : L’entreprise a connaissance des cours de l’étudiant. Elle peut ainsi lui donner des missions en lien avec les sujets abordés. Par exemple, dans le BTS gestion de la PME, ils apprennent la facturation. Dès les premiers mois, ils disposent d’une solide base de connaissance. En outre, durant leur cursus, nous observons et analysons les axes d’amélioration. Cela facilite leur intégration et accroît leur valeur ajoutée pour l’entreprise.

Une aide pour l’alternance

Le gouvernement a annoncé, le 6 janvier, une modification pour le délai de l’aide à l’embauche d’un jeune alternant, à hauteur de 6000 euros. Celle-ci, auparavant valable jusqu’en 2023, le sera jusqu’en 2027.

C. V. : Les alternants apportent aussi leur vision du monde du travail. L’échange intergénérationnel apporte des avantages considérables, autant pour les apprentis, que pour leurs employeurs.

Comment faire correspondre au mieux le parcours de l’alternant et les besoins de l’entreprise ?

M. R. : J’accompagne l’alternant dans sa recherche et, pour cela, j’échange avec lui sur son projet professionnel. Des rendez-vous de coaching sont régulièrement mis en place dès son admission à l’IFAG Rennes. Ce suivi a aussi lieu pendant l’alternance, à raison de deux à trois fois dans l’année jusqu’à la diplomation et après la formation. En parallèle, je suis aussi en contact direct avec les entreprises pour connaître leurs besoins.

« L’apprentissage,
un formidable
modèle de formation
et de
professionnalisation »

C. V. : Nous organisons également des ateliers de recherche d’alternance. Ces ateliers servent, à la fois, à fédérer la promotion d’étudiants, et à maîtriser des sujets comme la préparation de CV ou
les entretiens d’embauche.

Vous mettez également en place des speed datings professionnels…

M. R. : Des speed datings sont organisés régulièrement avec nos entreprises partenaires. Cela se déroule sur une journée ou le temps d’un après-midi. C’est un superbe exercice de candidature et de prise de parole pour les apprenants. Les entreprises et alternants peuvent ainsi se rencontrer une première fois et déboucher sur une collaboration. Nous organisons également, pour nos entreprises partenaires, des sessions de recrutement personnalisées, durant lesquelles nous leur proposons une sélection de profils. Enfin, il nous arrive régulièrement de faire de la proposition active pour des entreprises ouvertes à l’idée de recruter des apprentis.

Y a-t-il aussi un intérêt économique pour les entreprises ?

C. V. : Il y a un avantage financier évident car des aides existent (aide à l’embauche, prise en charge des frais de formation par les OPCO). Economiquement c’est une solution viable et intéressante si l’entreprise est organisée pour accueillir un apprenti et qu’elle est disposée à l’accompagner. Recruter un apprenti, c’est aussi faire le pari du futur. L’idée, pour l’entreprise, est ainsi de se projeter sur le moyen et/ou long terme. Ils forment quelqu’un qui peut être embauché dès son diplôme. Les deux parties apprennent et progressent ensemble.

Les alternants prêts à l’emploi

« Selon nos chiffres, en 2021, six mois après leur diplomation, 100% des bac+5 de l’IFAG avaient été embauchés dans une entreprise ; 85% des bac+3 ont poursuivi leurs études et, sur les 15% restants, 98% avaient trouvé un emploi dans les six mois », détaille Camille Videlo.