LA JANAIS : LA DÉPOLLUTION EN PRÉLUDE À UN GRAND COMPLEXE POUR LA PÉNITENTIAIRE
Longtemps resté à l’écart des transformations urbaines, le secteur 4 de la Janais, à Saint-Jacques-de-la-Lande, s’apprête à entamer une profonde mutation. Situé entre voie ferrée et départementale, à l’est de l’aéroport de Rennes, ce vaste terrain boisé de plus de trois hectares s’inscrit désormais dans un projet de réhabilitation porté par l’administration pénitentiaire. Sur cette friche devrait s’élever, dans les années à venir, un centre de formation et d’hébergement d’envergure, avec des bâtiments à vocation opérationnelle, logistique et sportive.
Mais avant que ne surgissent des bâtiments, des infrastructures et des équipements sécurisés, un autre chantier doit être mené, moins visible, mais absolument déterminant : celui de la dépollution. Car ici, le sol garde la mémoire d’un passé industriel dense (site PSA tout proche), fait de remblais hétérogènes, déposés au fil du temps sans toujours laisser de traces. Depuis, les diagnostics environnementaux ont révélé une pollution diffuse, marquée par la présence de métaux lourds, et dans certaines aires, par des hydrocarbures ou de l’arsenic. Cette réalité impose une intervention rigoureuse avant toute construction.
LE SITE EST COMPATIBLE AVEC L’USAGE FUTUR ENVISAGÉ DE TYPE « TERTIAIRE ET DES ESPACES VERTS », INDIQUE LE RAPPORT HPC ENVIROTEC.
En 2018, selon nos informations, une première opération avait déjà été conduite dans la partie sud-est du site. Cette zone, anciennement utilisée comme aire de stationnement pour poids lourds, avait dévoilé des niveaux de contamination significatifs. Près de 1 130 tonnes de matériaux avaient alors été extraites et évacuées vers des centres agréés. Ce premier assainissement, ciblé et localisé, avait permis de traiter les cas les plus critiques.
En 2025, une nouvelle étape est franchie. Le 25 mars, Territoires Publics a lancé un appel d’offres pour la maîtrise d’œuvre complète des travaux de dépollution sur l’ensemble du secteur 4, en conformité avec les normes environnementales les plus récentes. Selon nos informations, les matériaux les plus impactés doivent être excavés avec précision tandis que les zones présentant encore des traces de pollution résiduelle seront recouvertes ou bâties de manière à empêcher tout contact.
Au-delà des travaux eux-mêmes, cette dépollution s’accompagnera d’un cadre juridique strict. Le site fera l’objet de restrictions d’usage à long terme. Il ne sera pas possible d’y puiser de l’eau, ni d’y cultiver des potagers ou d’y planter des arbres fruitiers. Ces dispositions ne relèveront pas de simples précautions, mais d’obligations inscrites dans la durée, opposables à tout futur exploitant ou propriétaire.
La métamorphose du secteur 4 s’inscrit dans une logique plus large de requalification industrielle du site de la Janais. Car le projet porté par la pénitentiaire est ambitieux. Il prévoit, à terme, l’accueil de centaines de stagiaires, un bâtiment administratif, un stand de tir interrégional, un plateau sportif de 750 m2, des espaces d’hébergement sur trois niveaux, un dépôt d’explosifs et un centre d’entraînement pour les unités spécialisées. Le chantier sera lancé en plusieurs phases, dès 2026, pour une mise en activité progressive jusqu’en 2028. Ainsi, cette friche longtemps oubliée deviendra un pôle d’activité stratégique, au service de l’État.
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