DÉPART DE CARLOS TAVARES : LA CFDT CRAINT L’IMMOBILISME
Le dimanche 1er décembre, le conseil d’administration de Stellantis a annoncé avoir accepté la démission de Carlos Tavares, son emblématique CEO. Ce départ, qui intervient dans un contexte économique et social délicat, soulève de nombreuses questions sur l’avenir du groupe et de la filière automobile en France.
Depuis plusieurs mois, la CFDT, représentée par Benoît Vernier et Sébastien Sidoli, alertait sur les effets controversés de la stratégie de son PDG. Bien que son approche fondée sur la performance et la réduction des coûts ait permis de redresser PSA et de poser les bases de la création de Stellantis, elle s’est également accompagnée de lourdes conséquences. « La méthode Tavares a atteint ses limites. Elle a éprouvé l’outil industriel et de R&D en France », déplore la CFDT.
Désormais, la démission précipitée de Carlos Tavares ouvre une période d’incertitude pour le groupe. Dans un secteur automobile en crise, marqué par des évolutions technologiques et des contraintes réglementaires croissantes, cette vacance à la tête de Stellantis pourrait engendrer un « immobilisme » préjudiciable. Dès aujourd’hui, la CFDT s’interroge sur l’avenir des engagements pris récemment par la direction. « Les plans de charge et la pérennité des sites français pour les trois prochaines années seront-ils respectés, ou sont-ils déjà caducs ? »
Dans un climat politique tendu en France, la CFDT appelle l’État, actionnaire indirect via BPI France, à se positionner dans les décisions stratégiques à venir. « Il en va de la survie de toute la filière automobile en France, de ses emplois et de ses compétences », alerte le syndicat. Mais la démission de Carlos Tavares ne fait pas seulement débat sur le plan économique. Pendant des années, ses rémunérations jugées excessives ont été pointées du doigt par les salariés et les organisations syndicales. La CFDT met en garde contre l’octroi d’un « parachute doré » qui serait perçu comme une provocation, alors même que Stellantis traverse des difficultés, avec des fermetures de sites et des suppressions de postes.
Dans l’attente de la nomination d’un successeur, la démission de Carlos Tavares laisse Stellantis à la croisée des chemins. Pour la CFDT, l’urgence est de garantir la pérennité des usines françaises et de préserver les emplois face à un avenir incertain. « Cette transition doit être l’occasion de repenser la stratégie du groupe, en plaçant l’humain, la qualité et la performance sociale au cœur des priorités », conclut un ingénieur.
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