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CLAP DE FIN POUR JOUENARD

C’était sans doute l’un des commerces les plus anciens du centre-ville de Rennes ! La brûlerie Jouenard fermera dans quelques jours. Installée rue Châteaurenault, elle a été créée il y a plus de cinquante ans, le 9 avril 1969, exactement. « Elle fut ouverte par mes parents », explique l’actuel propriétaire, Philippe Jouenard. « Mon père et ma mère tenaient une épicerie en gros, à Guingamp. Ils ont décidé de changer d’activités. Ils sont arrivés à la gare de Rennes, ont toqué à la porte d’une agence immobilière et ont eu l’idée de se lancer dans la torréfaction dans la capitale bretonne. J’ai repris la suite il y a 36 ans, après le décès de mon père. À l’époque, je travaillais avec ma mère, une vraie commerçante passionnée. »

Avant notre brûlerie, c’était un magasin de laines. »

Dans sa brûlerie, Philippe Jouenard était un homme heureux au milieu de ses sacs de café venus du monde entier (Venezuela, Mexique…). Bien qu’il ne puisse plus torréfier à cause d’un incendie, ses clients lui demeuraient fidèles. « Je connaissais leurs histoires, leurs malheurs, leurs bonheurs. Je voyais grandir les familles. Grâce à eux, nous sommes restés ici 55 ans », ajoute-t-il. Exerçant un métier noble (il se dit « artisan »), Philippe était aussi un commerçant dans l’âme. Chez lui, les Rennais aimaient actionner la poignée de porte en forme de grain de café doré pour humer les arômes du lieu.

Malheureusement, le temps de la retraite est venu. Le 30 juin, Monsieur Jouenard quittera sa rue. Mais jusqu’à cette date, les Rennais sont invités à faire leurs emplettes. Le propriétaire vend tout son matériel et ses derniers mélanges qui ont fait sa réputation, avant l’installation d’un magasin de bijoux de fantaisie.

Infos + : « Une maison de café traditionnelle et renommée, bien placée et aux références solides, installée depuis plus d’un demi-siècle. Cafés d’origine dans les gros sacs de jute pour la présentation, thés Dammann et infusions », explique le guide Gault et Millau.

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