Pas d’indemnisation après l’inondation du Café Richard à la gare
Le 23 novembre 2018, de fortes pluies ont inondé la boutique Café Richard, installée dans l’une des cellules commerciales de la gare, alors en pleine rénovation. Ce projet de modernisation, engagé en 2015 pour un montant total de 126 millions d’euros, devait transformer la halte ferroviaire en pôle d’échanges lumineux. Mais ce jour-là, l’eau s’est invitée au cœur du chantier.
Le commerce, exploité par la société IRG, avait dû fermer pendant douze jours, le temps de remettre en état les lieux. Selon un rapport d’expertise commandé par GAN Assurances, l’origine du sinistre ne faisait guère de doute. L’inondation avait été causée par le retrait prématuré du « parapluie », un dispositif d’échafaudage conçu pour protéger la gare des intempéries pendant les travaux. Cette dépose, décidée par AREP, s’était déroulée alors que la toiture n’était pas encore étanche.
Les dégâts avaient été évalués à 41 400 euros, somme que l’assureur réclamait en remboursement, accompagnée de 16 680 euros de franchise contractuelle au bénéfice de la société IRG, filiale de Demeter. Le jeudi 2 octobre, les courtiers et le gestionnaire de la cellule commerciale ont défendu leur position devant le tribunal administratif : pour eux, le maître d’œuvre AREP, filiale de la SNCF, était clairement responsable du sinistre.
À l’audience, l’avocate d’AREP, Me Sonia Lassouane, avait contesté cette interprétation. Pour elle, d’autres sociétés intervenaient sur le chantier, notamment Léon Grosse et Altrad Arnholdt. Elles avaient été informées du retrait du parapluie et auraient dû vérifier l’étanchéité de la toiture. « AREP n’est donc pas responsable de près ou de loin du sinistre », avait-elle plaidé. Mais le rapporteur public n’avait pas partagé cette analyse. Il avait rappelé que la société Léon Grosse avait, à deux reprises — les 27 septembre et 16 novembre 2018 — mis en garde AREP sur les risques d’infiltrations.
Ce 16 octobre 2025, le verdict est tombé. En prenant la décision de retirer le parapluie, l’ARP avait été à l’origine directe de l’inondation. Elle pouvait être tenue responsable des dommages causés à des tiers, même sans faute caractérisée. Mais les juges n’ont pas pour autant accordé d’indemnisation. Motif invoqué, GAN Assurances et IRG n’avaient fourni aucun élément comptable pour prouver la réalité de leurs préjudices. « Les sociétés se sont bornées à produire des factures de travaux antérieures au sinistre et ainsi dépourvues de caractère probant. Dans ces conditions, la demande de réparation doit être rejetée et en conséquence, aucune somme ne sera versée aux requérants. »


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