Marie ELOY, Fondatrice du réseau Femmes de Bretagne

Marie ELOY: une femme de réseau

En France, il existe plus de 500 clubs ou réseaux féminins, mais aucun national centré sur LE business. Pour pallier le manque, Marie Eloy a fondé Bouge ta Boîte après avoir lancé l’association d’entraide Femmes de Bretagne, aujourd’hui présente dans 32 villes. Son crédo : insuffler du féminin dans les codes parfois trop masculins de l’entreprise.

Marie Eloy a toujours voulu devenir journaliste.

Après la fac de droit, elle part à Paris où elle s’inscrit dans une école de journalisme. « C’était mon rêve depuis le collège où j’avais rencontré un grand reporter de l’Express venu nous raconter son métier », assure-t-elle. Durant sept ans, elle travaille à Radio France internationale. « Je réalisais des reportages longs pour comprendre le monde. C’est une période de ma vie extraordinaire ».

Du journalisme à la fondation d’une école Montessori

Après 10 ans à Paris et la naissance d’une petite fille, Marie Eloy décide de changer de vie. « Nous avons pris la direction de la Bretagne ». Dans le Morbihan où elle s’installe à Larmor-Baden, elle ne reste pas les bras ballants. Elle co-fonde une école Montessori. « J’en avais découvert les mérites dans les pays anglo-saxons ! Dans la Silicon Valley, ils sont nombreux à avoir bénéficié de cette pédagogie qui prône autonomie et confiance en soi ».

« Si chacune bouge sa boîte ; on fera bouger les lignes. Tout est possible ! »

Durant cinq ans, Marie Eloy reste co-présidente de l’école. « C’était ma première expérience entrepreneuriale avec sept salariés et un budget à trouver ». En septembre 2014, elle crée l’association Femmes de Bretagne (éligible au mécénat). « Je voulais mettre en lien toutes les femmes quels que soient leur statut, leur projet, leur poste ». Sous la même bannière, Marie Eloy réunit des porteuses de projet, des « cheffes » d’entreprise et toutes celles qui veulent les aider. « Ensemble, elles partagent des compétences et s’entraident pour créer leur entreprise. Nous sommes désormais 6 500 femmes, nous retrouvant dans plus de 300 ateliers et rencontres par an avec des thématiques toujours différentes : juridique, bilan, comptabilité… En Bretagne, les entreprises de notre réseau soutiennent 1 emploi sur 500 ».

Rennes et MOA

De son passage à la fac de droit de Rennes, entre 1993 et 1997 en maîtrise de Droit Public, elle garde un excellent souvenir. Encore aujourd’hui, elle revient dans la capitale bretonne régulièrement puisque les sièges de Femmes de Bretagne et de Bouge ta Boite y sont. Elle aime se rendre au Centre Culinaire Contemporain. Elle a aussi un penchant pour Rennes Business School qui accueille les locaux de Femmes de Bretagne. « C’est une école qui bouillonne d’activités et qui est sans doute la plus internationale de France. J’y rencontre des gens incroyables, des étudiants de tous les pays et puis de nombreuses start-ups ».

1 emploi sur 500 est créé par une femme en Bretagne

Encore aujourd’hui, la présidente de Femmes de Bretagne trouve essentiel de soutenir l’entrepreneuriat féminin. « Seulement 30 % des chefs d’entreprise sont des femmes. Parmi elles, peu vivent de leurs activités et 14 % emploient plus de 10 salariés. Il y a donc un énorme travail à faire. Ce déséquilibre n’est pas bon pour notre société ! »

« Dans toute notre région, les entreprises de Femmes de Bretagne soutiennent 1 emploi sur 500 »

En créant le réseau, Marie souhaitait favoriser l’entraide et l’exemplarité. « L’intérêt d’un réseau féminin est de partager des problématiques communes avec une vraie authenticité, de s’identifier les unes aux autres… parce qu’il y a très peu d’exemples mis en avant autour de nous »…

Avec sept salariés, elle vient de créer à son tour une entreprise : Bouge ta Boîte. « C’est un réseau business féminin présent dans 22 villes. Il fonctionne en cercles d’entrepreneures, appelées les Bougeuses, qui sont chacune d’un secteur d’activité différent ». À raison de deux réunions de travail deux fois par mois, les entrepreneures ont pour objectif de « réfléchir ensemble » et se recommander à l’extérieur de leur cercle. « Nous devenons chacune des ambassadrices de nos sociétés et de celles des autres Bougeuses. L’objectif est d’accroitre son chiffre d’affaires. Si chacune bouge sa boîte ; on fera bouger les lignes. Tout est possible ! Laissez-nous un peu de temps, on y arrivera sans aucun doute ».