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CHAMBRE RÉGIONALE DES COMPTES DE BRETAGNE : MYTHOS DANS LE COLLIMATEUR !

Décidément, la Chambre régionale des comptes de Bretagne aime bien pointer du doigt les institutions rennaises. Après la Star, le CPB, il y a quelques semaines, elle s’en prend au Centre de production des paroles contemporaines (Mythos, la guinguette, le Mem et l’aire Libre). Dans un rapport publié aujourd’hui sur son site, elle pointe du doigt son fonctionnement interne, son manque de transparence, ses risques de conflit d’interêt. Bref, elle n’est pas tendre avec un organisme dont le résultat comptable est positif grâce notamment aux concours des collectivités  publiques (1 M€ de subventions par an, mise à disposition gracieuse d’équipement et de matériel, conditions favorables d’occupation du domaine public). “Le chiffre d’affaires a ainsi plus que doublé sur la période en passant de 1,1 M€ à 2,4 M€, sans toutefois que cela ne se traduise par un accroissement sensible des résultats”, note la chambre régionale. 

 

Mais que reproche la chambre régionale ? Ici où là, en lisant les cinquante pages du rapport, on découvre des liens très personnels entre le directeur général et la directrice déléguée de l’association, l’absence de publication des rémunérations des plus hauts cadres dirigeants ou encore le choix d’une filiale de l’association pour gérer la guinguette du Mem (et non d’un restaurateur comme prévu au départ). Mais pas seulement…les magistrats  rennais dénoncent la manipulation de fonds par les serveurs des festivals (avec les risques que cela engendre), les conditions immobilières très favorables du MEM (parking du Roazhon Park…) et surtout le caractère somptuaire de l’achat d’une Tesla d’une valeur de 125 000 TTC. “Bien qu’aucune irrégularité n’ait été constatée au cours du contrôle, le CPPC est invité à mettre en place un guide de procédures financières et comptables”, confie la chambre régionale. 

Une gestion administrative plus rigoureuse

Moins problématique, la mise à disposition gracieuse du carré du Guesclin à Mythos par la commune est toutefois évoquée par la chambre régionale. “Elle n’est pas valorisée dans les aides délivrées à l’association tout comme la fourniture des fluides (eau et électricité, hors groupes électrogènes), ainsi que l’élimination des déchets”, notent les magistrats. Face à ce constat (et à la croissance des activités de la CPPC), la cour recommande à l’association un meilleur contrôle interne, un renforcement de sa gestion administrative et un nouveau projet stratégique. Jointe par nos soins, l’association n’a pas daigné répondre à nos questions. Il y a quelques années, le fonctionnement du TNB avait été lui aussi pointé du doigt, montrant là encore l’incapacité des pouvoirs publics (et donc municipaux) à mettre le nez dans les affaires de ces institutions. 

Petite info supplémentaire. “L’association a confié l’exploitation de la Guinguette à sa filiale Manger Bon. Les premiers mois d’activité ont permis à cette société de multiplier son chiffre d’affaires par dix, alors que son activité ne rentre pas explicitement dans l’assiette de la redevance d’occupation versée par le CPPC à la commune de Rennes”, précise la chambre régionale des comptes. L’association paye 5184 euros par an aujourd’hui, mais selon la chambre régionale des comptes, elle devrait payer 520 000 euros.

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